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À La Une - Liban

Militaires enlevés : cheikh el Masri annonce la liste des revendications de l'Etat islamique

Les familles des militaires appellent les jihadistes à officiellement mandater un médiateur direct.

Une affiche réalisée par les familles des otages militaires libanais, montrant ceux qui ont été assassinés et d'autres toujours retenus par les jihadistes. Anwar Amro/AFP

Cheikh Wissam al-Masri s'est rendu mardi au centre-ville de Beyrouth où il a fait part aux familles des militaires enlevés depuis août dans le jurd de Ersal (Békaa) des revendications du groupe Etat islamique pour libérer ses otages.

Lors d'une conférence de presse, le prédicateur salafiste a précisé avoir rencontré des représentants du groupe jihadiste dans le jurd de Ersal, responsables du dossier des militaires. Ces derniers lui ont assuré que leur bataille n'est pas contre l'armée ni l'Etat libanais mais contre le Hezbollah qui interfère, selon eux, dans leurs affaires.

Le cheikh a par la suite énuméré les trois conditions de l'EI pour libérer les militaires que le groupe  détient :

1- Garantir la protection des réfugiés syriens contre les agressions du Hezbollah par la création d'une zone tampon démilitarisée qui s'étend de Wadi Hmayed, au jurd de Tfeil jusqu'à Ersal.

2- Fournir du matériel médical pour un hôpital de campagne comprenant un stock de médicaments pour soigner les blessés atteints lors des attaques menées par le Hezbollah.

3- Libérer toutes les femmes musulmanes détenues dans les prisons libanaises en relation avec le dossier syrien.

Cheikh Wissam al-Masri a en outre rapporté que l'EI s'engage à suspendre les exécutions des otages en échange de la libération de Saja al-Doulaïmi, ex-épouse du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi, et de Ola al-Oqaïly, l'épouse du jihadiste Anas Charkas, détenues actuellement par les autorités libanaises.

Pour préserver la vie des militaires, l'EI exige également que le point de passage de Wadi Hmayed reste ouvert. Ces derniers jours, l'armée a renforcé ses mesures de sécurité, bouclant plusieurs points de passage après avoir été la cible de plusieurs attentats et attaques dans la région du jurd de Ersal. Le resserrement de l'étau visait en outre à mettre un terme à la pratique de la prise d'otages à l'intérieur de la localité de Ersal, devenue monnaie courante depuis quelque temps. Seules deux voies sont restées ouvertes et praticables, celles de Wadi Hmayed et de Massyadé, afin de faciliter la tâche aux habitants de Ersal qui cherchent à rejoindre leur lieu de travail dans le jurd.

 

(Lire aussi : Trois blessés à Ersal dans un incident avec l'armée)

 

Réagissant eux annonces du cheikh salafiste, les familles des militaires ont dit encourager toute personne qui souhaite  régler le dossier  mais seulement en vertu d'un mandat officiel de la part de l'EI et du Front al-Nosra. Elles ont dans ce contexte appelé les jihadistes à annoncer officiellement le nom du médiateur direct avec qui ils veulent négocier.

Vingt-cinq militaires sont toujours aux mains des jihadistes du Front al-Nosra et du groupe Etat islamique. Les jihadistes exigent notamment la libération d'islamistes détenus à Roumieh pour relâcher les otages. Quatre otages ont déjà été assassinés, dont deux par décapitation.

 

Le 18 décembre, le cheikh al-Masri avait également affirmé s'être rendu dans le jurd de Ersal et avoir rendu visite aux militaires enlevés. Dans un communiqué, le Front al-Nosra avait de son côté confirmé être entré en contact avec le cheikh salafiste dont le nom n'est toujours pas confirmé par l'Etat libanais. Non apprécié dans les milieux du comité des ulémas sunnites pour avoir signé un accord d'entente avec le Hezbollah il y a quelques années, cheikh Wissam al-Masri est un prédicateur à la mosquée Aboul-Anouar à Tripoli.

 

Outre cheikh al-Masri, le vice-président du conseil municipal de Ersal, Ahmad Fliti, avait indiqué le 21 décembre avoir été mandaté par le ministre de la Santé Waël Bou Faour en tant que médiateur dans les négociations pour la libération des otages militaires. M. Fliti avait lui aussi indiqué s'être rendu dans le jurd et avoir rencontré les jihadistes de l'EI qui auraient, selon lui, accepté sa nomination en tant que médiateur.

 

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