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Moyen Orient et Monde - Conflit

L’EI recule dans le nord de l’Irak

Les peshmergas continuent de progresser autour de Sinjar ; al-Nosra se renforce à Idleb.

Le Front al-Nosra a mis la main sur plus de 50 chars et transports de troupes lors de la prise de deux bases militaires clés à Idleb. Photo AFP

L'offensive en cours dans le nord de l'Irak, la plus vaste lancée à ce jour contre l'État islamique (EI), a fait reculer les jihadistes, selon des habitants et des responsables.
Ainsi, des milliers de personnes bloquées depuis l'été sur le mont Sinjar pourraient être en partie évacuées dans les prochains jours, à la suite de la fin du siège de l'EI, brisé par les forces kurdes (peshmergas) avec l'appui de nombreux raids de la coalition internationale. « Les peshmergas ont libéré environ 70 % de la zone du mont Sinjar mais le sud est toujours sous contrôle de l'EI », a indiqué à l'AFP Faisal Salmeh, un habitant. « Ils ont commencé à apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il ajouté. Les 8 000 combattants kurdes impliqués ont repris quelque 700 km2 dans les régions de Zumar et Sinjar en deux jours, selon les dirigeants kurdes.
La victoire kurde a été amplifiée par l'annonce concomitante par des responsables américains de la mort récente de plusieurs « dirigeants (jihadistes) importants et intermédiaires » en Irak, notamment Abou Muslim al-Tourkmani, considéré comme l'adjoint pour l'Irak du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi. La coalition menée par les États-Unis a intensifié sa campagne de frappes cette semaine pour soutenir l'offensive terrestre des forces antijihadistes, qui se trouvaient hier en fin de journée à une quinzaine de kilomètres de Tal Afar, ville prise par l'EI en juin.

 

(Pour mémoire : « Les daechistes sont en train de détruire une religion millénaire pacifique devant les yeux du monde entier »)

 

Les jihadistes « s'apprêtent à fuir »
Selon des habitants, c'est une unité d'élite de l'armée qui mène cette opération depuis jeudi soir. « J'entends des explosions et des tirs, même parfois des avions de chasse », a déclaré Abou Hussein, instituteur dans cette ville située à 60 km à l'est de Sinjar. « Dans mon quartier, je vois que beaucoup de jihadistes s'apprêtent à fuir. »
Située au sud du mont éponyme à proximité de la frontière syrienne, Sinjar est le symbole de la tragédie des yazidis. Contraints de fuir cet été devant l'avancée des jihadistes, qui considèrent cette minorité kurdophone comme hérétique, des dizaines de milliers de yazidis avaient trouvé refuge sur la montagne dans des conditions dramatiques pendant des semaines avant d'être évacués. Mais certains y sont bloqués depuis quatre mois. C'est d'ailleurs après le drame de Sinjar que les États-Unis s'étaient lancés dans la lutte contre l'EI via une campagne aérienne qui s'est élargie à la Syrie après la mise en place d'une coalition internationale. Selon Masrour Barzani, fils du président de la région autonome du Kurdistan en charge de la sécurité, la fin du siège de Sinjar représente « l'offensive militaire contre l'EI la plus importante et la plus réussie » pour les forces kurdes.
Pour les jihadistes, il s'agit d'un nouveau revers après leurs échecs devant la raffinerie de pétrole Baïji, la plus importante d'Irak, et Jourf al-Sakhr, dont la libération a permis aux forces armées irakiennes de sécuriser les routes de Bagdad à Kerbala qu'ont empruntées sans incident début décembre par des millions de chiites à l'occasion d'un grand pèlerinage. Mais l'EI tient toujours fermement la deuxième ville d'Irak, Mossoul, où ils ont d'ailleurs creusé des tranchées et des fortifications, et contrôle la quasi-totalité de la vaste province occidentale d'al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Dans ce pays, où l'impact de la lutte antijihadiste semble bien plus minime, el-Qaëda en Syrie a mis la main sur plus de 50 chars et transports de troupes lors de la prise de deux bases militaires clés dans le nord, rapportait hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le Front al-Nosra s'était emparé en début de semaine en quelques heures des bases militaires stratégiques de Wadi al-Deif et de Hamidiyé, dans la province d'Idleb, frontalière de la Turquie, au terme de combats contre l'armée syrienne qui ont fait près de 200 morts dans les deux camps. Selon les analystes, ce succès va permettre à al-Nosra d'asseoir son contrôle dans cette zone d'où il a déjà chassé il y a quelques semaines ses rivaux rebelles soutenus par les Occidentaux. Cela pourrait également pousser le groupe jihadiste à attaquer Idleb, chef-lieu de la province et dernière ville de la région encore aux mains du régime du président Bachar el-Assad.

Sur le plan diplomatique, la ministre européenne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, se rendra lundi et mardi en Irak, où elle rencontrera les autorités de Bagdad mais aussi de la région autonome du Kurdistan, a annoncé hier l'UE.

 

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