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Moyen Orient et Monde - Yémen

Il ne lui restait plus qu’un seul jour à attendre...

L'otage sud-africain Pierre Korkie s'apprêtait à recouvrer la liberté lorsqu'il a péri samedi dans un raid raté de l'armée américaine ; Obama défend le bien-fondé de l'opération.

Yolande Korkie, bouleversé par la mort de son mari, Pierre Korkie, alors qu’elle s’attendait à le voir être libéré le lendemain. Marco Longari/AFP

L'attente était « presque terminée » pour sa famille. L'enseignant sud-africain Pierre Korkie, retenu captif au Yémen par el-Qaëda depuis mai 2013, s'apprêtait à recouvrer la liberté lorsqu'il a péri samedi dans un raid raté de l'armée américaine.
Selon un communiqué du secrétaire d'État américain Chuck Hagel, Pierre Korkie et Luke Somers, enlevé lui aussi il y a plus d'un an au Yémen, « ont été assassinés par les terroristes de l'Aqpa au cours de cette opération ». Les circonstances exactes de leur mort restaient incertaines hier. Les autorités yéménites soutiennent, comme Washington, que les ravisseurs « ont tiré sur les deux otages pour les liquider » après avoir « refusé de se rendre », selon la haute commission de sécurité à Sanaa. Âgé de 57 ans et originaire de Bloemfontein, dans le centre de l'Afrique du Sud, Pierre Korkie enseignait depuis quatre ans au Yémen avec son épouse Yolande, 44 ans, quand ils furent enlevés dans la ville de Taëz par des membres d'el-Qaëda dans la péninsule Arabique, le 27 mai 2013. Yolande, elle, avait été libérée le 10 janvier 2014. Elle était alors rentrée en Afrique du Sud pour retrouver leurs deux enfants, un garçon et une fille dans l'adolescence. Et après des mois de négociations par l'intermédiaire de Bédouins yéménites, Pierre Korkie devait être libéré hier, a indiqué l'ONG sud-africaine chargée des négociations. Sa femme « Yolande et sa famille sont psychologiquement et émotionnellement d'autant plus anéantis qu'ils savaient que Pierre allait être libéré par el-Qaëda demain (dimanche) », a indiqué l'association musulmane Gift of the Givers dans un communiqué. Sa mort « est d'autant plus tragique que les mots que nous avons utilisés dans une conversation avec Yolande ce matin étaient : l'attente est presque terminée. Il y a trois jours, nous lui avions dit (à Yolande) que Pierre serait à la maison pour Noël », a indiqué l'association humanitaire, citée par l'AFP.

« Faiblesse des informations »
« Toute l'organisation logistique était en place pour l'évacuer par avion du Yémen sain et sauf sous couverture diplomatique, et rencontrer ensuite les membres de sa famille dans un pays sûr », a expliqué Gift of the Givers. Les Américains savaient probablement que la libération de Pierre Korkie était imminente, a affirmé son président Imtiaz Sooliman.
Aussi, l'Afrique du Sud a réagi hier en déclarant être « profondément triste » de la mort de Pierre Korkie, par le bais de son ministère des Affaires étrangères. De leurs côtés, les États-Unis ont défendu hier le bien-fondé de l'opération lancée pour libérer l'otage américain Luke Somers. En effet, le président Barack Obama est rapidement monté au créneau pour affirmer avoir « autorisé cette opération de sauvetage en coopération avec le gouvernement yéménite » après des « informations indiquant que la vie de Luke était en danger immédiat ». Même Mike Rogers, président républicain de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, a indiqué hier sur CNN « avoir été d'accord avec la décision du président ». De plus, les Américains ont affirmé ne pas avoir su que Pierre Korkie était également détenu au même endroit.
En outre, pour Mustafa Alani, spécialisé dans les affaires de sécurité et du terrorisme : « Le sauvetage a échoué en raison de la faiblesse des informations rassemblées par les services de renseignements américains sur le lieu de détention des otages et les mouvements de leurs ravisseurs. » « Les Américains ont la capacité de mobiliser des commandos mais leurs renseignements restent faibles », a ajouté cet expert du Gulf Research Centre, basé à Genève.
Enfin, sur le terrain, les forces de sécurité yéménites ont été mises hier en état d'alerte dans les provinces de Chabwa et du Hadramout, deux bastions d'el-Qaëda dans le sud-est du Yémen, pour « prévenir une quelconque action terroriste », a annoncé le ministère de l'Intérieur.

L'attente était « presque terminée » pour sa famille. L'enseignant sud-africain Pierre Korkie, retenu captif au Yémen par el-Qaëda depuis mai 2013, s'apprêtait à recouvrer la liberté lorsqu'il a péri samedi dans un raid raté de l'armée américaine.Selon un communiqué du secrétaire d'État américain Chuck Hagel, Pierre Korkie et Luke Somers, enlevé lui aussi il y a plus d'un an...
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