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Moyen Orient et Monde - CCG

Les monarchies du Golfe se réconcilient avec le Qatar au nom de « l’unité »

Doha aurait accepté de faire des concessions concernant ses liens avec la confrérie des Frères musulmans.

L’émir du Qatar, cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, embrasse le roi Abdallah d’Arabie saoudite à Riyad. Saudi Press Agency/Reuters

Les monarchies du Golfe ont éteint l'incendie qui menaçait leur groupement régional après d'apparentes concessions du Qatar. Au terme d'un mini-sommet surprise dimanche soir à Riyad, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont annoncé que leurs ambassadeurs allaient retourner au Qatar, d'où ils avaient été rappelés le 5 mars. Cette annonce désamorce une crise sans précédent depuis la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et ouvre la voie à la tenue en décembre de son sommet annuel à Doha.
De l'avis de nombreux experts, les pays arabes du Golfe ne pouvaient pas laisser se perpétuer leurs divisions au vu des crises multiples et graves qui secouent le Moyen-Orient. Ces riches monarchies pétrolières craignent en particulier pour leur sécurité après leur engagement dans la coalition lancée par les États-Unis contre l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie. « L'important, c'est que la plus grave crise que le CCG ait connue depuis 33 ans a été surmontée », a commenté l'analyste émirati Abdulkhaleq Abdulla. « 2014 a été la pire année pour le CCG. Le retour des ambassadeurs signifie que la page du différend est tournée », a-t-il ajouté. En rappelant leurs ambassadeurs, Riyad, Abou Dhabi et Manama avaient accusé le Qatar de s'ingérer dans leurs affaires, de déstabiliser la région par son soutien aux Frères musulmans, de servir de refuge à des islamistes d'autres pays arabes et de naturaliser des Bahreïnis sunnites.

Quels engagements ?
Pour désamorcer la crise, « le Qatar devait prendre des engagements importants (....) après une période d'hésitation et d'atermoiements », explique M. Abdulla. Aucune indication n'a été fournie par les leaders du CCG sur les modalités de leur entente et les concessions que Doha aurait faites pour dénouer la crise. Mais, selon l'analyste koweïtien Ayed al-Mannaa, le Qatar a « pris des mesures pour satisfaire les demandes de ses partenaires, notamment celle faite à certaines personnalités proches des Frères musulmans de quitter le Qatar ». Il se réfère au départ annoncé en septembre de certaines figures de la confrérie mondiale, classée organisation « terroriste » en Arabie saoudite et aux Émirats.
En outre, ajoute-t-il, « il semble que le Qatar ait accepté de cesser de naturaliser ou d'accueillir des ressortissants (de pays voisins) recherchés par leurs gouvernements ». L'expert relève toutefois que la ligne éditoriale de la chaîne de télévision al-Jazeera, contestée par les voisins du Qatar pour sa couverture jugée favorable notamment aux Frères musulmans en Égypte, ne semble pas avoir changé. « Le danger nous guette tous. Sans l'intervention (de la coalition), l'EI aurait pris le contrôle total de l'Irak et de la Syrie. Et les États du Golfe en sont une cible principale, explique l'analyste koweïtien. S'ils ne se réorganisaient pas sur les plans politique, sécuritaire et militaire, ils s'exposeraient au danger. » Pour lui, « le Qatar ne pourra jamais sacrifier son appartenance au CCG » qui est « plus importante que ses liens avec les Frères musulmans ».

Wissam KEYROUZ/AFP

Les monarchies du Golfe ont éteint l'incendie qui menaçait leur groupement régional après d'apparentes concessions du Qatar. Au terme d'un mini-sommet surprise dimanche soir à Riyad, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont annoncé que leurs ambassadeurs allaient retourner au Qatar, d'où ils avaient été rappelés le 5 mars. Cette annonce désamorce une crise sans...
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