Iran: une jeune irano-britannique en détention pour "action contre la sécurité"

Un responsable de l'autorité judiciaire iranienne a affirmé mardi qu'une jeune irano-britannique en détention depuis la fin juin était poursuivie pour avoir agi "contre la sécurité" du pays et pour ses "liens avec des étrangers". Goncheh Ghavami, 25 ans, a été arrêtée en juin après avoir voulu assister à un match de volley-ball masculin à Téhéran.

Selon son avocat, elle a été condamnée début novembre à un an de prison à l'issue d'un procès pour "propagande contre le régime", mais un haut responsable judiciaire a affirmé lundi que le verdict de ce procès n'avait "pas encore été prononcé".

Hadi Sadeghi, adjoint du chef de la Justice chargé des affaires culturelles, a déclaré mardi que la jeune femme avait été arrêtée "pour avoir agi contre la sécurité du pays et pour avoir des liens avec des étrangers", en démentant tout lien avec sa présence près du stade.

Interrogée sur le fait que la jeune femme était en détention depuis près de cinq mois, il a expliqué que "la détention provisoire peut être prolongée avec l'autorisation du juge" si un complément d'enquête est nécessaire.
Ghoncheh Ghavami avait été interpellée le 20 juin alors qu'elle participait à un rassemblement de femmes voulant assister à Téhéran à une rencontre de la Ligue mondiale de volley-ball entre l'Italie et l'Iran, une étoile montante de ce sport.

Relâchée au bout de quelques heures, elle avait de nouveau été interpellée quelques jours plus tard et placée en détention à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran.

La rencontre à laquelle Ghoncheh Ghavami voulait assister avait été interdite aux femmes, une décision alors contestée par le gouvernement du président modéré Hassan Rohani. Un haut responsable policier avait toutefois expliqué que "la mixité dans les stades n'est pas encore dans l'intérêt général".

Le président de la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), Ary S. Graça, avait publiquement appelé début novembre à sa libération. Dimanche, la FIVB a indiqué qu'elle allait retirer à l'Iran le droit d'accueillir des compétitions internationales tant que les femmes n'auront pas accès aux matches.
La Fédération iranienne de volley-ball a dénoncé cette décision, estimant que "faire un lien entre un acte non sportif et notre sport est injuste".