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À La Une - négociations

Nucléaire iranien : "Un accord global n'est plus possible avant la date butoir"

Khamenei répète que "l'Iran ne veut pas posséder d'armes nucléaires" ; les négociations se poursuivent.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se baladant, lundi 10 novembre 2014, dans un des souks de Mascate. AFP PHOTO/POOL/Nicholas KAMM

Les Etats-Unis et l'Iran négociaient lundi à Mascate, pour la deuxième journée consécutive, en vue d'un accord espéré de longue date sur le dossier nucléaire iranien, que des divergences fondamentales risquent de faire capoter.

Alors que la date butoir du 24 novembre se profile, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif n'ont pas fait part d'une avancée malgré deux jours de discussions. "Nous allons finir par faire" des progrès, a brièvement indiqué lundi soir M. Zarif.

Washington a pour sa part indiqué que les négociations en cours s'avèrent "dures, directes et sérieuses". La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a déclaré que les Etats-Unis restaient "très concentrés pour progresser", insistant sur le fait "qu'il y a encore du temps pour le faire".

La réunion avait commencé dimanche sur un constat dressé depuis Washington par le président Barack Obama: "Il y a encore un fossé important" à combler pour parvenir à un accord avant le 24 novembre. "Nous n'y parviendrons peut-être pas", avait-il averti. Pour M. Obama, il faudra combler ce "fossé" "pour que l'Iran puisse réintégrer la communauté internationale, que les sanctions soient progressivement levées et que nous ayons des assurances vérifiables et fermes qu'ils ne développent pas la bombe nucléaire".

Le guide suprême Ali Khamenei, qui a la haute main sur le dossier nucléaire, lui a répondu lundi via Twitter en apportant son soutien aux négociations en cours. L'ayatollah a notamment fait part de "la détermination" de l'Iran "à clore le dossier nucléaire malgré la volonté des ennemis (les Etats-Unis) de le prolonger" et a répété que l'Iran ne voulait "pas posséder d'armes nucléaires".


(Pour mémoire : L'Iran aurait transféré secrètement un organisme clé de son programme nucléaire)

 


Soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique, l'Iran nie et affirme que son programme n'est destiné qu'à produire de l'électricité, ce qui nécessite un développement de ses capacités d'enrichissement d'uranium. Les grandes puissances cherchent à s'assurer de l'aspect purement civil du programme iranien en échange de la levée des sanctions internationales qui visent la République islamique depuis 2005 et d'inspections rigoureuses de ses sites nucléaires.


Alors que la principale divergence concerne le nombre de centrifugeuses que l'Iran serait autorisé à exploiter en échange de la suppression des sanctions, la délégation de négociateurs iraniens est sous la pression de Téhéran pour obtenir une levée totale et rapide. Le président Obama n'évoque toutefois qu'un processus lent même au cas où l'Iran remplirait ses obligations internationales.

 

"Décision politique courageuse"
La durée d'un règlement définitif entre l'Iran et le groupe 5+1 -Grande-Bretagne, Chine, France, Russie, États-Unis et Allemagne- fait débat. L'Iran parle de cinq ans et l'Occident suggère au moins le double.
Pour certains analystes, le manque de progrès et les exigences éloignées des parties respectives compromettent la signature d'un règlement global avant le 24 novembre.

"Un accord global n'est plus possible avant la date butoir. Ce qui est encore réalisable, c'est une percée qui pourrait justifier un prolongement des discussions", a indiqué lundi à l'AFP Ali Vaez de l'International Crisis Group. "On a besoin d'une décision politique courageuse que personne ne semble prêt à prendre pour le moment".


L'Iran et les Etats-Unis affirment qu'il n'est pas question de prolonger les discussions, mais ils l'ont déjà fait dans le passé, en poursuivant les négociations au-delà de la date butoir du 20 juillet. Dans les deux pays, des considérations de politique intérieure pèsent sur les négociations.

Aux Etats-Unis, le parti Républicain, déjà majoritaire à la chambre basse, vient de prendre le contrôle du Sénat. Certains de ses membres ont toujours émis des réserves sur les ouvertures de la Maison Blanche envers l'Iran et le Congrès pourrait décider de nouvelles sanctions contre Téhéran si les négociations n'avancent pas rapidement. M. Obama aurait le pouvoir d'y opposer son veto, mais la perspective de nouvelles sanctions pourrait rendre les négociations intenables pour le gouvernement iranien.

En Iran, M. Zarif et le président modéré Hassan Rouhani sont sous la pression d'élus, qui veulent qu'un accord final soit ratifié par le Parlement pour être valide. Dimanche, 200 députés iraniens ont signé une déclaration demandant que l'équipe de négociation de M. Zarif "défende vigoureusement" les droits du pays à un programme nucléaire et une "levée totale des sanctions".

Les négociations se poursuivront mardi à Mascate par une réunion entre des hauts responsables politiques de l'Iran et du 5+1 avant la dernière ligne droite, à partir du 18 novembre à Vienne.

 

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