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Culture - Exposition

« Sentir avec le cœur », des sculptures de jeunes non-voyants

C'est un événement pas comme les autres qui s'est déroulé à la Résidence des Pins. Plus qu'une exposition, c'est une leçon de vie qu'ont donnée à voir les jeunes élèves non-voyants de l'École libanaise des aveugles-Baabda à un public fortement ému.

La chorale de l’école des non-voyants.

Assis sur leurs chaises, les jeunes écoutent attentivement les mots des intervenants qui ont tenu à les remercier pour le «courage qu'ils démontrent» et «cette leçon de philosophie qu'ils vivent au quotidien. Chaque événement avec eux n'est pas seulement une expérience, mais c'est surtout une leçon de vie», a déclaré Rita Saab Moukarzel, présidente du syndicat des professionnels du graphisme et de l'illustration au Liban, conceptuelle et initiatrice du projet. Remerciant l'ambassadeur de France et son épouse qui leur ont permis d'exposer ces sculptures dans ce bel écrin qu'est la Résidence des Pins, elle a également rendu hommage à l'opérateur de téléphonie mobile Alfa (Orascom Télécom) pour son «incontournable appui aux valeurs et éthiques liées à tous les projets concernant l'intégration des personnes à besoins physiques et mentaux dans la société». «Sans oublier, a-t-elle encore ajouté, l'École des aveugles-Baabda qui œuvre tous les jours pour permettre à ces jeunes de s'exprimer et de surmonter leur handicap au quotidien.»
Reprenant une citation de Gibran Khalil Gibran, le PDG d'Alfa, Marwan Hayeck, a souligné que «toute action est creuse si elle n'est pas faite avec amour. Chaque société a une responsabilité envers ces personnes, que la vie n'a pas souvent gâtées.» S'adressant ensuite au sculpteur libanais Naïm Doumit, Mme Moukarzel a salué les efforts de «ce professeur sans qui ces sculptures n'auraient jamais pu être réalisées». Et c'est avec beaucoup d'émotion que l'ambassadeur Patrice Paoli a exprimé en arabe son plaisir d'accueillir ces jeunes qui «sentent avec les mains et sculptent avec le cœur».

Des sculptures qui forcent l'admiration
C'est sur les notes de l'orchestre composé de cinq musiciens non-voyants, accompagné de la chorale des élèves de l'École des aveugles-Baabda, entonnant des chants et même des opérettes, que le public a été invité à admirer le travail des quatre jeunes artistes. Debout devant leurs sculptures exposées sur une grande table, Souad, Salim, Mohammad et Nahida répondent aux questions d'un public fasciné par la finesse de ce travail réalisé dans ses moindres détails. De la Femme aux feuilles, à la Danse amoureuse, au Chat ou à L'Homme au luth, autant de petites sculptures qui poussent à la réflexion. Leur plus grosse difficulté: «Assembler toutes pièces en terre glaise pour leur donner leur forme finale», avoue Salim, 22 ans, également violoniste, qui a suivi une session de 3 semaines avant de créer ses 12 sculptures. «La glue qui colle aux mains est un vrai handicap. Les autres peuvent la voir et l'éviter. Nous, pas!»
Pour Nahida, 45 ans, qui a perdu la vue à l'âge de 8 ans, sculpter est un réel plaisir et ne représente aucun problème. «À l'école, dit-elle, on nous apprend à reconnaître tous les objets par le toucher, l'odorat et le goût.» Alors créer son Maïs ou le Cèdre du Liban, « comme si elle l'avait vu », ne constitue pas un vrai obstacle pour cette femme qui ne voit même pas la lueur du jour. Un exemple qui forge l'admiration. Une exposition qui donne à réfléchir.

Assis sur leurs chaises, les jeunes écoutent attentivement les mots des intervenants qui ont tenu à les remercier pour le «courage qu'ils démontrent» et «cette leçon de philosophie qu'ils vivent au quotidien. Chaque événement avec eux n'est pas seulement une expérience, mais c'est surtout une leçon de vie», a déclaré Rita Saab Moukarzel, présidente du syndicat des professionnels du...

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