Samy Gemayel à Maarab, ou la volonté de créer des dénominateurs communs pour sécuriser le pays

Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a reçu hier à Maarab le député Samy Gemayel, accompagné d'Albert Kostanian, membre du bureau politique du parti Kataëb. L'entretien, qui a duré une heure et demie, s'est déroulé en présence de M. Eddy Abillama, membre du secrétariat général du 14 Mars.
À l'issue de la rencontre, M. Gemayel a indiqué que « le climat de l'entretien avait été positif et amical ».
« Le pays tout entier est plongé dans un grave problème. Le temps n'est pas opportun pour entrer dans les petits détails », a-t-il dit.
« Il ne faut pas proroger le mandat d'une Chambre qui a échoué en tout. L'alternative, c'est de se livrer à un grand coup de balai au niveau du pays », a-t-il dit.
Des sources proches du parti Kataëb ont indiqué hier à L'Orient-Le Jour que la visite de M. Gemayel était le point de départ d'une série de rencontres avec certains pôles dans le but de définir des « dénominateurs communs » qui puissent éviter davantage de soucis au pays, notamment concernant le dossier de la sécurité et celui des réfugiés syriens. L'objectif est de créer « un filet de sécurité » capable d'assurer une protection au pays contre tous les dangers qui le guettent, ajoutent ces sources.
Selon des sources proches des FL, la rencontre a été l'occasion pour les deux parties de « procéder à un échange intensif de points de vue ». « Le climat était très positif et sérieux, et l'entretien a porté sur les questions principales, comme la prorogation du mandat de la Chambre. Les positions des deux parties sont claires à ce niveau », notent ces sources. « Il a longuement été question de la présidentielle. Un consensus s'est dégagé sur la nécessité de mettre fin à la situation actuelle et de sortir de la crise, dans la mesure où le blocage prive les chrétiens de la présidence. Plusieurs idées ont été évoquées et seront étudiées dans les jours à venir pour assurer l'élection d'un nouveau président », ajoutent les sources proches des FL.
Les deux parties ont également procédé à un tour d'horizon de la situation sur le plan de la sécurité. « Elles ont toutes les deux salué l'opération réussie menée par l'armée à Tripoli, ainsi que l'importance de la position des Tripolitains, qui ont prouvé qu'ils ne constituent pas un environnement favorable au terrorisme, soulignent ces sources. Les deux parties ont également qualifié d'excellente la position de Saad Hariri, ce qui prouve que l'alliance avec le Futur est une attitude saine et elle dément la propagande menée par certains selon laquelle Daech est l'allié des FL et des Kataëb », notent ces sources.
« La question des réfugiés était également à l'ordre du jour. Les deux parties ont proposé deux idées pour alléger le fardeau de cette question pour les Libanais : la mise en application de la dernière décision du Conseil des ministres de ne plus accueillir de réfugiés, ce qui est de la responsabilité de la Sûreté générale, et la nécessité de faire un tri dans le lot des réfugiés, dans la mesure où il s'est avéré qu'une partie non négligeable d'entre eux provient de régions sûres en Syrie. Ce tri allégera de 30 à 50 % le nombre de réfugiés », ajoutent ces sources.
L'entretien a enfin porté sur l'étude d'un mécanisme de coordination entre les parties chrétiennes, notamment à la lumière du rapprochement en cours entre les FL et les Marada. Les sources notent cependant que « des réunions entre tous les pôles chrétiens sont impensables actuellement, tant que le général Michel Aoun bloque la présidentielle et sape tous les principes sur lesquels les chrétiens s'entendent, sans aucun respect pour l'opinion des autres parties chrétiennes ».