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Moyen Orient et Monde - Conflit

Des peshmergas bientôt à Kobané pour aider leurs frères syriens

L'envoi de 1 300 soldats de l'ASL incertain ; en Irak, la France « fait mal » à l'EI.

L’envoi de 1 300 soldats de l’Armée syrienne libre (ASL) à Kobané, où les combats font rage entre l’EI et les Kurdes, est encore incertain. Kai Pfaffenbac/Reuters

Plusieurs dizaines de peshmergas, des combattants du Kurdistan irakien, apporteront leur soutien à partir de la semaine prochaine aux forces kurdes syriennes luttant contre les jihadistes à Kobané, selon un porte-parole de la région autonome du Kurdistan.
Ces peshmergas, entre 150 et 200, devraient passer par la Turquie, qui a autorisé la semaine dernière leur passage pour rallier la ville syrienne de Kobané, assiégée depuis plus d'un mois par le groupe État islamique (EI, ex-Daech). Ces combattants seront équipés d'armes automatiques, de mortiers et de lance-roquettes, a précisé le porte-parole. Toutefois, l'envoi de ces combattants divise les parlementaires à Bagdad. Certains, en effet, préfèrent que les peshmergas se concentrent sur le front irakien. En revanche, d'autres estiment que le déploiement de peshmergas est « normal » et « dans l'intérêt du peuple irakien car l'Irak et la Syrie sont une même plate-forme ».
À Tallin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé de son côté que le principal parti kurde syrien (Parti de l'union démocratique, PYD), dont le bras armé (YPG) défend Kobané, avait accepté le renfort de 1 300 hommes de l'Armée syrienne libre (ASL), constituée d'opposants au régime de Bachar el-Assad. Mais l'un des chefs des Kurdes syriens défendant Kobané, Saleh Muslim, a assuré qu'aucun accord n'avait été conclu à ce sujet, lors d'un entretien à la chaîne turque CNN-Türk. « Des renforts (de l'ASL) veulent venir (à Kobané), mais ils n'arriveront pas avant la conclusion d'un accord », a déclaré M. Saleh, l'un des dirigeants du PYD. Plus tôt dans la journée, il avait accusé Ankara de « vouloir créer la confusion » avec cette annonce, selon l'agence kurde Firatnews. À l'image d'autres dirigeants syriens kurdes, il a estimé que si l'ASL ouvrait d'autres fronts ailleurs en Syrie contre le groupe extrémiste sunnite, comme à Tel Abiad ou Jarablous, cela serait plus utile et « allégerait l'étau autour de Kobané ».

Un obus explose en Turquie
Dans le même temps, dans le nord de Kobané, l'EI tentait de nouveau hier de progresser vers le poste-frontière de Mursitpinar, menant de nombreux tirs de mortier. D'après une journaliste de l'AFP postée du côté turc, l'un des obus a explosé en Turquie, à 200 mètres de soldats. Les jihadistes visaient aussi les combattants kurdes ayant pris position sur une colline bombardée jeudi par la coalition, où ils ont remplacé le drapeau noir de l'EI qui y flottait par le drapeau vert, jaune et rouge des YPG.
Dans la campagne à l'est de la ville, les forces kurdes ont tué 10 jihadistes et repris à l'EI une zone dont ils avaient été délogés il y a deux jours, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pour empêcher Kobané de tomber, la coalition menée par les États-Unis y procède depuis le 23 septembre à des raids quotidiens. Entre la Syrie et l'Irak, où la coalition opère depuis le 8 août, plus de 600 frappes aériennes ont été menées et plus de 1 700 bombes larguées, a détaillé le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Douze frappes ont été menées au cours des dernières 24 heures.
Parallèlement, hier, au moins dix enfants et cinq femmes ont été tués dans des raids de l'aviation syrienne contre un village près d'Alep, dans le nord de la Syrie, a rapporté l'OSDH, en faisant état de barils d'explosifs largués par des hélicoptères. Signalons que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, a fourni jeudi et hier une aide d'urgence et des vivres à plus de 95 000 personnes vivant dans la région d'Alep.

La France va « accélérer »
En Irak, un arsenal et un centre d'entraînement des jihadistes ont été détruits près de Kirkouk par des frappes de la coalition internationale dans le cadre d'une opération de grande envergure, a indiqué le chef d'état-major des armées françaises Pierre de Villiers, ajoutant avoir « fait mal » à l'EI lors de ces raids, qui a parlé du largage d'environ « 70 bombes », dont 12 par des Rafale français. Il s'agit du septième raid de la France contre l'EI en Irak et son président François Hollande a affirmé que Paris allait « accélérer le rythme de ses actions » pour « frapper durement l'organisation terroriste ».
En dépit de cet appui aérien international, les jihadistes ont enregistré des avancées en Irak ces derniers jours. Dans le Nord, ils assiègent de nouveau le mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant l'avancée du groupe extrémiste. Plus au sud, ils se sont emparés d'un nouveau secteur dans la province d'al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, quasiment entièrement sous leur coupe. Selon un responsable de l'armée américaine s'exprimant sous couvert d'anonymat, il faudra d'ailleurs plusieurs mois avant que l'armée irakienne soit en mesure de lancer une grande offensive pour reprendre le territoire cédé à l'EI lors de sa fulgurante offensive en juin.
À Washington, le secrétaire d'État John Kerry a par ailleurs assuré que les États-Unis prenaient « très au sérieux » des informations selon lesquelles l'EI aurait utilisé du chlore contre des policiers irakiens en septembre et cherchaient à les vérifier.
(Sources : agences)

Plusieurs dizaines de peshmergas, des combattants du Kurdistan irakien, apporteront leur soutien à partir de la semaine prochaine aux forces kurdes syriennes luttant contre les jihadistes à Kobané, selon un porte-parole de la région autonome du Kurdistan.Ces peshmergas, entre 150 et 200, devraient passer par la Turquie, qui a autorisé la semaine dernière leur passage pour rallier la ville...

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