Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - France / Analyse

Avec Hollande, la fonction présidentielle est de plus en plus désacralisée

Le président français François Hollande quittant l’Élysée. Philippe Wojazer/Reuters

Une ex-Première dame, deux anciennes ministres, bientôt un ancien conseiller... Les livres réglant comptes personnels et politiques s'abattent sur François Hollande, reflétant une désacralisation accélérée de la fonction présidentielle en France, dont est en partie responsable le chef de l'État, selon des experts.
Le brûlot en septembre de l'ancienne compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment, a marqué les esprits en rapportant par le menu la fin de leur couple et en dressant un portrait peu flatteur du président dans les coulisses du palais de l'Élysée. Un déballage jamais vu concernant un chef d'État en exercice en France. De plus, deux ex-ministres, Delphine Batho, limogée en 2013, et Cécile Duflot qui a jeté l'éponge au printemps, se sont, elles, chacune épanchées sur leur vision désenchantée de la présidence Hollande, allant jusqu'à tutoyer le chef de l'État dans leur ouvrage et dévoiler des conversations privées. L'une a intitulé son récit De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion tandis que l'autre a choisi Insoumise, toutes deux voulant marquer leur rejet d'une présidence dans laquelle François Hollande a trahi, selon elles, son idéal de gauche, sa base et ses soutiens. Alors que le président entame la deuxième partie de son mandat de cinq ans handicapé par des records d'impopularité, l'un de ses anciens proches conseillers, Aquilino Morelle, va, lui, écrire un livre après son éviction en avril suite à un soupçon de conflit d'intérêts. « Ça va saigner », a-t-il prévenu, selon le magazine Le Nouvel Observateur. « Ces ouvrages s'inscrivent dans un phénomène de société lié à la perte du respect pour la fonction présidentielle et la perte de la question de l'intérêt général », décrypte le politologue Stéphane Rozès. « Par narcissisme, on confond aujourd'hui la personne et la fonction sans voir les dommages causés à la fonction », déplore-t-il.
De son côté, un ancien ministre, sorti du gouvernement à la faveur d'un remaniement, Philippe Martin, a dénoncé l'individualisme de la démarche « littéraire » de ses collègues : « Désormais, chaque personne qui a été quelqu'un veut qu'on en retienne quelque chose, même si le collectif s'écroule », a-t-il récemment noté. « Si on veut conserver de la majesté à la République, il ne faut pas l'abîmer », a-t-il ajouté. Mais François Hollande est aussi en partie responsable de cette désacralisation, juge Stéphane Rozès, en ayant adopté à son arrivée au pouvoir une posture opposée au comportement qualifié d'ostentatoire et d'excessif de son prédécesseur de droite.
« Après Nicolas Sarkozy qui a abaissé la fonction, en insultant notamment un Français par un "Casse-toi pauvre con", Hollande, lui, a eu le tort de l'avoir banalisée au travers de son idée de présidence normale. Or la normalité n'est pas à la hauteur de la majesté de la fonction », souligne Stéphane Rozès.
(Source : AFP)

Une ex-Première dame, deux anciennes ministres, bientôt un ancien conseiller... Les livres réglant comptes personnels et politiques s'abattent sur François Hollande, reflétant une désacralisation accélérée de la fonction présidentielle en France, dont est en partie responsable le chef de l'État, selon des experts.Le brûlot en septembre de l'ancienne compagne de François Hollande,...

commentaires (3)

Oui, mais ça avait déjà commencé avec le Nabot "Jakouzy" !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 54, le 24 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Oui, mais ça avait déjà commencé avec le Nabot "Jakouzy" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 54, le 24 octobre 2014

  • PLUTÔT : BANALISÉE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 43, le 24 octobre 2014

  • Un président "normal"? Non! Un clown! Tout ce qu'il a fait de positif, c'est de nous faire rire de temps en temps de ses gaffes.

    Yves Prevost

    06 h 57, le 24 octobre 2014

Retour en haut