Le ministre libanais de la Défense à Téhéran mais pas de signature prévue

Le ministre libanais de la Défense Samir Moukbel se rend vendredi à Téhéran pour discuter d'un don d'armes promis par l'Iran, mais aucun signature n'est prévue, a-t-on indiqué jeudi de source ministérielle.

"Il va à Téhéran à la tête d'une délégation de sept officiers de l'état-major pour discuter de la nature du don mais aucune signature n'est prévue car Beyrouth doit examiner si l'arsenal proposé par l'Iran est compatible avec celui dont dispose le Liban et qui est d'origine française, américaine et russe", a affirmé cette source.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani, avait proposé lors de sa visite à Beyrouth, fin septembre, de fournir des équipements à l'armée libanaise pour l'aider dans sa lutte contre les jihadistes.

En fait, selon des sources gouvernementales, le Liban est embêté par cette offre.

Le camp politique libanais hostile au mouvement chiite Hezbollah et à son parrain iranien s'oppose à ce don, arguant que les résolutions du Conseil de sécurité concernant l'embargo sur les armes iraniennes créeraient un problème pour le Liban avec la communauté internationale.

Les résolutions 1747 et 1929 du Conseil de sécurité de 2007 et 2010 prévoient un embargo sur les armes iraniennes afin de contraindre Téhéran à stopper son programme d'enrichissement d'uranium.

L'Iran est le principal parrain du Hezbollah, puissant parti libanais armé qui combat les rebelles et les jihadistes sunnites en Syrie aux côtés du régime.

Les ministres pro-occidentaux, notamment ceux appartenant à la coalition du 14 mars de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, appuient en revanche les rebelles hostiles au régime de Bachar al-Assad.

Fin décembre 2013, Ryad s'était engagé à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises. Depuis les discussions se sont enlisées sur l'établissement de la liste de matériel requis.

L'Arabie saoudite a depuis annoncé une aide supplémentaire d'un milliard d'euros pour permettre à l'armée d'acheter des armes immédiatement, tandis que les États-Unis lui ont fourni des armes légères (fusils d'assaut, lance-roquettes antichars, obus).