Ebola: reprise du travail après la grève des personnels de santé au Liberia

Les personnels médicaux au Liberia ont repris le travail mercredi après deux jours de grève, au grand soulagement de la population du pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola, ont constaté les correspondants de l'AFP.

"Nous avons repris le travail comme nos chefs nous l'ont recommandé. Nous avons repris le service à temps plein, jusqu'à nouvel ordre", a déclaré Alphonso Wesseh, porte-parole des employés de la clinique Island, à Monrovia, en pointe dans le mouvement. "Nous voulions qu'on sache que nous ne sommes pas payés comme nous devrions l'être. Il faut que ça change. Nous avons des problèmes avec nos familles parce que nos conjoints et enfants pensent que nous prenons trop de risques pour être si peu payés", a-t-il expliqué.

La fin du mouvement a été bien accueillie par la population. "Merci Seigneur, merci d'avoir insufflé la raison aux personnels de santé. Je te demande de les bénir et de les guider dans leur travail" a dit en priant devant son domicile à Monrovia, Famanta Yassa, 32 ans, qui a une fille dans un centre de traitement d'Ebola.

"Il ne faut pas en vouloir aux personnels de santé. C'est vrai qu'ils ont prêté serment de sauver des vies, mais ils risquent beaucoup sans être payés à la hauteur de leurs sacrifices", a-t-elle ajouté.

Les patients eux-mêmes ont exprimé leur soulagement. Une malade a indiqué à l'AFP par téléphone que la qualité des soins s'était nettement améliorée depuis la fin de la grève. "Tous ceux qu'on n'a pas vus lundi et mardi sont là. On s'occupe bien de nous", s'est-elle réjouie.

Le syndicat des personnels de la santé a annoncé mardi soir la levée de la grève nationale enclenchée lundi pour obtenir les rémunérations promises dans la lutte contre l'épidémie, affirmant répondre aux appels à faire prévaloir l'intérêt des malades.

Peu auparavant, l'administrateur de l'Agence américaine pour le développement international(USAID) Rajiv Shah avait annoncé une aide de 5 millions de dollars (environ 4 M EUR) au Liberia pour indemniser ses personnels de santé, à l'issue d'une rencontre avec la présidente Ellen Johnson Sirleaf.

"Les leaders religieux, politiques et sociaux, les Libériens de la diaspora, ainsi que la communauté internationale nous ont demandé de penser à nos frères et soeurs malades. Nous les avons écoutés", a indiqué mardi à l'AFP George Williams, le secrétaire général du syndicat.

S'agissant des revendications de versement des salaires et primes de risque, ainsi que la titularisation de personnels sans contrat, ceux qui sont intervenus "ont promis de faire quelque chose pour trouver une solution", a ajouté M. Williams à l'issue d'une réunion avec des dirigeants religieux en compagnie du président du syndicat Joseph Tamba.