La formule 1 a planté son chapiteau cette semaine à Sotchi, pour le premier Grand Prix de Russie de l'histoire. Toutefois, la fête voulue par le président russe Vladimir Poutine va être gâchée, non pas tant à cause des tensions en Ukraine, mais parce qu'un membre de la grande famille de la F1 est touché dans sa chair avec Jules Bianchi, représentant idéal de ce sport : beau, modeste, gentil et pilote de réserve de la Scuderia Ferrari. Bianchi se bat toujours entre la vie et la mort au Japon, après son dramatique accident à Suzuka dimanche dernier.
Dans le paddock de la F1, la sortie de piste de Jules Bianchi dans le virage 7 du circuit nippon n'est pas oubliée. Dès aujourd'hui, pour les premiers essais libres, sous le soleil de Sotchi, loin du ciel noir et de la pluie de Suzuka, ses collègues porteront un badge « tous avec Jules ».
En attendant, « the show must go on ». Et le patriarche Bernie Ecclestone, 84 ans dans trois semaines, a été très clair sur l'autre débat qui entoure ce GP de Russie, la situation en Ukraine. « Personne ne m'a parlé de cette course ou dit qu'on ne pouvait pas y aller. Les sanctions (contre la Russie) ne nous concernent pas et ce que nous faisons n'a rien d'illégal », a affirmé dans le Times le grand argentier de la F1.
Le premier depuis 1914
Une première, le GP de Russie ? Pas tout à fait. Une telle course a déjà été disputée, mais ce n'était pas de la F1, et c'était en 1913 et 1914 à Saint-Pétersbourg, alors capitale de la Russie impériale. Un siècle plus tard, c'est sur un circuit ultramoderne, tracé dans le Parc olympique des derniers Jeux olympiques d'hiver, que 21 (ou 22) monoplaces vont s'élancer ce matin pour la 1re séance d'essais libres, le doute subsistant quant à la décision de Marussia d'aligner une ou deux voitures. S'il devait y avoir deux Marussia en course, Jules Bianchi serait remplacé par le jeune Américain Alexander Rossi, a annoncé en tout cas l'écurie anglo-russe.
Comme la F1 a une grande puissance symbolique, le président Poutine est évidemment attendu dimanche à Sotchi. Ainsi que plus de 50 000 spectateurs, dont certains auront dépensé une fortune pour assister à cet événement planétaire.
On risque de l'oublier, mais il y aura aussi un GP de F1, dimanche sur le coup de 15h00 heure locale (14h00 heure de Beyrouth). Une course dont l'écurie Mercedes-AMG sera favorite, après avoir raflé 12 des 15 premières manches de cette saison 2014 très spéciale à tous points de vue. Parce qu'il y a eu ce grave accident de Bianchi bien sûr, mais aussi parce que deux écuries au moins (Sauber et Caterham) sont quasiment en faillite.
Bianchi et la Grande Faucheuse...
Au classement des pilotes, où Bianchi est 16e avec 2 points, marqués de belle manière au GP de Monaco, Lewis Hamilton a désormais 10 points d'avance sur son coéquipier Nico Rosberg. L'Anglais a gagné huit fois cette année, dont trois fois d'affilée (Monza, Singapour, Suzuka), l'Allemand quatre fois. Leurs Flèches d'argent vont aller très vite sur les 5,8 km d'asphalte flambant neuf du « Sochi Autodrom », comparé par Sebastian Vettel (Red Bull) au circuit de Singapour. « Mais l'enrobé est plus lisse, ça sera encore plus rapide », a ajouté le quadruple champion du monde allemand. Une certitude : les Red Bull de Vettel et Ricciardo voudront mener la vie dure aux Mercedes, tout comme les Williams de Valtteri Bottas et Felipe Massa.
Mais la bagarre la plus importante aura lieu ailleurs, dans le lit d'un hôpital japonais près de Suzuka. Entre Jules Bianchi et la Grande Faucheuse...
(Source : AFP)
Le programme
Les horaires sont donnés en heure de Beyrouth.
Aujourd'hui
09h00 à 10h30 : 1re séance d'essais libres
13h00 à 14h30 : 2e séance d'essais libres
Demain
11h00 à 12h00 : 3e séance d'essais libres
14h00 à 15h00 : Qualifications
Dimanche
14h00 : Grand Prix de Russie.