Canada: mort d'un policier qui fumait du cannabis pour sa santé

Un policier, qui avait suscité un débat au Canada en demandant de pouvoir consommer du cannabis thérapeutique en uniforme pour se soigner du stress post-traumatique lié à son travail, est décédé après s'être apparemment donné la mort.

Le caporal Ronald Francis est mort lundi, a annoncé mardi la Gendarmerie royale du Canada (GRC). "Il nous manquera", a dit lors d'une conférence de presse télévisée Roger Brown, commissaire adjoint de la GRC, en évoquant l'hypothèse du suicide. "Il a mis en lumière le syndrome de stress post-traumatique qui affecte les premiers répondants en situation d'urgence. Cette une question à laquelle il faut s'attaquer, et non pas seulement en parler", a-t-il ajouté.

Le policier, qui était au service de la GRC depuis une vingtaine d'années, avait obtenu l'an dernier une ordonnance lui permettant de fumer du cannabis pour traiter ses symptômes de stress post-traumatiques liés à son travail. Ses supérieurs avaient cependant refusé qu'il le fasse, du moins sur ses heures de travail, de crainte qu'il ne ternisse l'image de marque de la police montée.

La télévision l'avait alors montré dans une vidéo en train de fumer un joint en uniforme à l'extérieur d'une bâtiment de la GRC. Le ministre canadien de la Justice, Peter MacKay, avait dit craindre qu'en acquiesçant à sa demande, la GRC ne donne "un très mauvais exemple aux Canadiens".

Il avait expliqué que ses symptômes étaient apparus dans les années 1990 alors qu'il avait été confronté par le drame de la communauté autochtone de Davis Inlet, au Labrador (nord-est), où plusieurs enfants étaient morts en inhalant des vapeurs d'essence.

Le cannabis, disait-il, lui permettait de soulager les symptômes associés à sa maladie, ce que n'avaient pu faire auparavant des anti-dépresseurs. Il s'était finalement fait retirer son arme et son uniforme et avait obtenu un congé maladie. Il avait plus tard été accusé d'avoir notamment agressé deux de ses anciens collègues de la GRC. Il avait plaidé coupable et devait connaître sa sentence au début novembre.