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Économie - Liban - Projet de loi

Éradiquer l’extrême pauvreté, cheval de bataille de Robert Fadel

C'est sous sa double casquette que Robert Fadel s'exprime : celle de l'homme d'affaires et celle de l'élu de Tripoli, soucieux de voir les ménages les plus vulnérables s'enfoncer un peu plus tous les jours dans une précarité inquiétante.
Robert Fadel a présenté lundi devant le Parlement un projet de loi consistant à éradiquer l'extrême pauvreté. Dans les détails, et selon des chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) cités par le député, il y a au Liban 300 000 personnes qui vivent en dessous du seuil de l'extrême pauvreté, soit avec moins de 2,5 dollars par jour.
« C'est un chiffre qui augmente du fait de la crise économique et de la conjoncture régionale », précise M. Fadel. « Non seulement c'est un problème humain et social, mais c'est un état de fait qui a des conséquences sérieuses sur la stabilité sécuritaire de certaines régions », ajoute-il, soulignant que c'est souvent les personnes les plus vulnérables qui sont instrumentalisées par les mouvements perturbateurs. S'ajoute à cela le fait que si la grille des salaires est adoptée au Parlement, l'État n'aura plus les moyens financiers de soutenir les plus démunis, s'inquiète le député de Tripoli.
C'est de tous ces paramètres et en s'appuyant sur des cas pionniers comme au Brésil ou encore au Mexique qu'est né le projet de loi Afaal, « actions » en français, car, pour Robert Fadel, « la chose publique, ça doit être d'abord et avant tout des actions concrètes ». Le projet consiste en l'octroi conditionnel du tiers du salaire minimum (soit 225 000 livres) par mois à chaque ménage vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté. Les conditions à remplir sont les suivantes : que les enfants soient scolarisés, que les parents s'engagent à suivre une formation technique pour améliorer leur insertion sur le marché de l'emploi et enfin que les parents acceptent de fournir un travail d'utilité publique. Force est de noter que le ministère des Affaires sociales s'engage à payer les frais de scolarité des enfants dans les écoles publiques.
« Dans certaines régions comme à Bab el-Tebbané, le taux de décrochage scolaire atteint 50 % », déplore Robert Fadel.
Pour ce qui est de l'identification de cette tranche de ménages, le député de Tripoli souligne que le ministère des Affaires sociales et la Banque mondiale (BM) ont mis en commun un programme visant à soutenir les familles les plus démunies. Ainsi, le National Poverty Targeting Program a déjà amassé une base de données « très fiable selon les instances internationales ». Le projet de loi conçu par le parlementaire s'appuiera sur cette base de données pour distribuer les aides nécessaires. « Nous essayons d'institutionnaliser le programme orchestré par le ministère des Affaires sociales et la BM afin de ne pas le voir s'arrêter du fait d'un changement de ministre ou de l'arrêt des aides des bailleurs de fonds », insiste-il.
Le budget de ce programme est de 100 millions de dollars par an, « soit moins de 5 % des transferts à EDL ou moins de 10 % du coût de la grille des salaires », précise Robert Fadel. Une somme qui pourra en l'espace de 2 ou 3 ans réduire de moitié l'extrême pauvreté, selon les chiffres du Pnud, souligne l'élu.
Mais reste le plus essentiel, celui de faire approuver la loi. « J'avais espéré que le texte sera approuvé lorsque les députés entérineront la grille des salaires, mais le projet n'a pas été jugé comme faisant partie des affaires urgentes », déplore le député. En attendant une prise de conscience de tous les responsables sans exception, le dossier mérite le détour.

C'est sous sa double casquette que Robert Fadel s'exprime : celle de l'homme d'affaires et celle de l'élu de Tripoli, soucieux de voir les ménages les plus vulnérables s'enfoncer un peu plus tous les jours dans une précarité inquiétante.Robert Fadel a présenté lundi devant le Parlement un projet de loi consistant à éradiquer l'extrême pauvreté. Dans les détails, et selon des...

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