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Culture - Photographie

Objectifs croisés sur Beyrouth

Laurence Leblanc et Jean-Christophe Ballot ont immortalisé les murs et les femmes de Beyrouth pendant plusieurs semaines. Depuis le 17 septembre, ils exposent leurs clichés à l'Institut français du Liban. C'est jusqu'au 17 octobre.

Photo Michel Sayegh

Dans le hall 2 immaculé de l'Institut français du Liban, une trentaine de photographies sont accrochées aux murs. Les auteurs, deux Français distingués plusieurs fois pour leur travail, portent des regards croisés sur Beyrouth. Ils sont restés en résidence dans la capitale pendant presque un mois. L'un, qui a été pensionnaire de la villa Médicis en 1991 et mis à l'honneur dans de nombreux musées dont les très célèbres Metropolitain Museum Art of New York et musée du Louvre, « recherche le temps suspendu et revendique une photographie contemplative ». Architecte de formation, passé par les arts décoratifs, il s'est concentré sur les contrastes régnant dans la capitale du Liban. Résultat de son travail : une quinzaine de photos prises au rythme de ses déambulations dans Beyrouth. On y voit la modernité des buildings vitrés s'entrecroiser avec les bâtiments traditionnels, voire défraîchis des vieux quartiers. Parfois, les portraits des « martyrs » du Hezbollah regardent droit l'objectif. Et celui qui passe par là est parfois tenté d'oublier qu'il s'agit d'une affiche, pas d'un véritable portrait. Si son travail date de 2011, à quelques détails près, tout semble avoir été pris sur le vif, ces derniers jours, tant cela ressemble à ce que l'on voit chaque jour à Beyrouth. Cette ville n'est qu'une étape pour Jean-Christophe Ballot. La prochaine escale, ce sera à Thessalonique, en Grèce.

Spontanéité d'un moment
Laurence Leblanc ne perd jamais de vue un cap, celui de l'autre, avec un grand A. Des enfants aux nonnes du Cambodge, elle se plaît à capter la spontanéité d'un moment, souvent de l'intimité dans le regard de celles qu'elle croise. Ce sont les femmes en particulier qui retiennent son attention, et la photographe n'a pas dérogé à cette règle pendant son séjour à Beyrouth. Elle les a trouvées « libres en apparence » mais a ressenti « un déchirement entre ce qu'elles ont envie de vivre et ce qu'elles se permettent de vivre, l'impression qu'elles doivent souvent rendre des comptes ». Ses clichés font plutôt penser à du photojournalisme. Ils sont en noir et blanc, peu travaillés, pris sur le fil d'une rencontre, une discussion ou une confidence. Les Beyrouthines y sont montrées sous leurs innombrables profils. Certaines sont voilées, d'autres non. L'une d'entre elles éclate de rire, l'autre semble perdue dans ses pensées, inquiète. Pour Éric Lebas, attaché culturel, « ces images dressent un portrait très cohérent de la ville et de celles qui l'animent ». Une fois l'exposition finie, l'Institut français du Liban compte faire circuler les images dans les huit antennes présentes à travers le pays.

Dans le hall 2 immaculé de l'Institut français du Liban, une trentaine de photographies sont accrochées aux murs. Les auteurs, deux Français distingués plusieurs fois pour leur travail, portent des regards croisés sur Beyrouth. Ils sont restés en résidence dans la capitale pendant presque un mois. L'un, qui a été pensionnaire de la villa Médicis en 1991 et mis à l'honneur...

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