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Moyen Orient et Monde - Vient de paraître

Merci pour ce moment ? Vraiment ?

Qui est-elle ? Une femme superbe, blessée dans toutes ses chairs, ou une usurpatrice, une poseuse absolue, manquant affreusement de dignité ? Et son livre, « Merci pour ce moment », écrit souvent comme on l'aurait fait à 14 ans ? Un besoin de se relever du 36e sous-sol ou une simple, une très triviale opération marketing ? Le lecteur fera son choix...

Alors qu'ils réglaient les détails de leur séparation, François Hollande lui avait pourtant demandé de ne pas publier de livre. Comme s'il savait qu'il lui serait fatal. Par mauvaise conscience aussi peut-être. Sûrement ?
Mais, par défiance ou par vengeance, Valérie Trierweiler s'est quand même lancée dans un récit détaillé de ses vingt mois à l'Élysée. Dans cet ouvrage, elle « ouvre les malles », comme on lui avait conseillé de faire une fois Première dame. Elle n'avait pas su obéir, n'avait pas pu se résoudre à montrer qui elle était. En quelque 300 pages, elle s'est vite rattrapée. Elle a voulu casser l'image de cette femme renfermée que l'on a si souvent dépeinte, la femme « hautaine », celle autour de qui elle a laissé se construire mille ragots. Elle a voulu rompre le cycle infernal de ce roman médiatique qui s'est construit autour d'elle à partir d'interprétations erronées ou de malentendus. Une fiction qui a enflé, gonflé, échappant à toute emprise. « À force d'être répétée, elle devient vraie », écrira-t-elle sans son livre.
Celle qu'on a appelée « la frondeuse », « la favorite », « la Première pute de la République », déballe tout sur son quotidien dans l'ombre de François Hollande. À la lumière d'anecdotes croustillantes, de la mise en garde d'une certaine Carla Bruni des difficultés à être femme de président au charisme de Michelle Obama, d'un déjeuner houleux chez les Valls à une scène de jalousie de Ségolène Royal, elle nous guide dans les coulisses de sa vie de femme publique.

 

Une passion destructrice
C'est l'histoire d'une jeune femme, 24 ans à peine et déjà enflammée par la politique. Par l'homme politique aussi. Par la gauche et par ce candidat aux 3 % d'intentions de vote : François Hollande. Elle est vite devenue sa journaliste préférée. Ensemble, ils parlaient pendant des heures, sortant des sentiers battus d'une interview classique. Passionnés, ils l'étaient tous les deux. Une passion qui a fini par les perdre. Pour être ensemble, ils ont quitté compagne, mari et enfants.
Se sont ensuite suivies cinq années de campagnes, de réunions politiques, qu'elle suivait et rapportait pour Paris Match. Jusqu'à ce qu'un jour, l'homme en qui seule elle-même croyait devienne président. Mme Trierweiler se retrouve alors propulsée au rang de Première dame. Comme par enchantement. Un titre qu'elle n'a jamais senti mérité. Un sentiment d'illégitimité que François Hollande « n'a jamais aidé à dissiper, qu'au contraire il a presque alimenté ». Illégitime car elle n'était pas la femme du président mais bien sa compagne, car elle n'était pas la mère de ses enfants. Illégitime car elle venait de la ZUP. Illégitime « à un point de ne jamais emprunter la cour d'honneur mais passer par la porte Marigny », plus discrète, plus retirée.

 

Un simple « kleenex »
C'est l'histoire d'une confiance brisée, d'une trahison. Dans ce livre, Valérie Trierweiler est venue crier à la face du monde sa rage, son humiliation. Par besoin de vérité, elle raconte l'« épreuve » qu'a été pour elle la découverte de la liaison de François Hollande et Julie Gayet. L'étalage sur toutes les unes du monde de l'infidélité du chef d'État. De cette claque qui lui brûle la joue. Qui la brûlera pour toujours.
Elle avoue aussi son impuissance face à une rupture qu'on lui a imposée. En 18 mots, elle apprenait que le président la « répudiait ». En 18 mots, elle a vu s'effacer ses 7 ans de vie commune avec François Hollande. Du jour au lendemain, elle est devenue un « kleenex jeté par terre ». Un « dossier » d'État qu'il fallait s'empresser de fermer.
L'ex-Première dame, cette ombre qu'on voulait toujours effacée, qu'on voulait dompter, n'a pas mâché ses mots. Celle qui est devenue le symbole d'indépendance dans les banlieues avec son « refus du devoir d'obéissance » dépeint en privé « un François que l'on ne peut s'imaginer. Un François à l'image de l'Élysée : un mur ». Une froideur presque inhumaine. Une distance, un gouffre qu'il a creusé au fur et à mesure de son mandat. À cause de son impopularité croissante, des Français mécontents de sa politique, d'une panne de résultats économiques. À cause de la double vie qu'il menait aussi. Un homme qui n'aimerait pas les pauvres, ces « sans-dents », le comble pour un socialiste.

 

L'homme normal
Valérie décrit un François cachotier, qui ne la mettait jamais dans la confidence. Elle apprenait toujours tout après coup, par l'équipe de l'Élysée ou pire encore, par les médias. Elle trace le portrait d'un président esseulé, solitaire, qui n'a jamais reçu à l'Élysée son père ou son frère. Le président de la République serait aussi un lâche. Un « backstabber », autant dans la vie que dans la politique. Un beau parleur qui a fait mille promesses sans jamais les tenir. Un homme qui n'a jamais pris la défense de sa compagne. Alors qu'elle, celle qu'on surnommait le « rottweiler », grognait, griffait et allait même jusqu'à mordre pour défendre « son François ».
Finalement, François Hollande a tout d'un homme qui a fini par se perdre dans le pouvoir. Qui s'est oublié dans le jeu de la politique. Un homme on ne peut plus normal donc.
À la longue, ce récit ne devient que rumination. Un livre qui se mange froid, comme une vengeance. Un livre qui a chamboulé la vie politique française et qui a asséné le coup de grâce à un président qui tutoyait déjà des records d'impopularité. Finalement, ce livre n'est que l'expression d'un regret. Celui d'avoir tout perdu... pour rien.

 

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