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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Porochenko : Plus d’autonomie à l’Est, mais pas de « séparation »

Avec « 70 % des forces russes retirées » du territoire, Kiev se félicite de la désescalade ; le calme est revenu à Donetsk.

À l’église de la Trinité à Moscou, Vladimir Poutine allume un cierge... pour que tienne la paix en Ukraine ? Alexei Druzhinin/Ria-Novosti/Kremlin/Reuters

Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé hier que la majeure partie des troupes russes avaient quitté l'Ukraine, au cinquième jour d'une trêve globalement respectée et promis une plus grande autonomie à l'Est séparatiste, qui exige l'indépendance.
Selon M. Porochenko, « 70 % des forces russes ont été retirées » du territoire ukrainien, une information que Moscou, qui a toujours démenti toute présence militaire en Ukraine, n'a pas commenté. « Cela nous fait espérer en l'avenir de l'initiative de paix », a-t-il ajouté. Selon le président ukrainien, qui va être invité à prononcer un discours devant le Congrès américain lors de sa visite à Washington le 18 septembre, la situation dans l'Est a « changé radicalement » depuis l'entrée en vigueur de la trêve scellée vendredi entre Kiev et les rebelles prorusses. « Avant l'annonce du cessez-le-feu, l'Ukraine perdait chaque jour des dizaines de vies », a-t-il souligné, au lendemain d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine confirmant sa détermination à trouver une issue pacifique au conflit qui a fait plus de 2 700 morts. Mais « l'Ukraine n'a fait aucune concession sur son intégrité territoriale », a déclaré M. Porochenko, en faisait allusion à la signature vendredi d'un document en douze points qui accorde notamment un « statut spécial » aux régions de Donetsk et Lougansk, deux fiefs rebelles, pour la mise en place d'un « gouvernement autonome provisoire » et la tenue d'élections locales anticipées.
Un projet de loi garantissant plus d'autonomie à l'Est sera présenté au Parlement, a-t-il dit, excluant toute discussion « sur une fédéralisation ou sur une quelconque séparation » (des régions de l'Est).
Mais les séparatistes prorusses veulent l'indépendance de leur territoire, a affirmé peu après à l'AFP un responsable des rebelles. « Nous ne prévoyons pas de demeurer une partie de l'Ukraine », a réaffirmé hier Andreï Pourguine, le vice-Premier ministre de la République populaire de Donetsk proclamée par les rebelles.

Pour « réanimer » l'Otan
À la lueur de cette évolution vers une désescalade, l'Union européenne devait trancher sur l'application de nouvelles sanctions économiques contre la Russie pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité que l'UE publie « maintenant » ses mesures, après plusieurs jours d'atermoiement, quitte à les lever en cas d'amélioration de la situation.
Mais les pays européens ne sont pas tombés d'accord sur la mise en œuvre de nouvelles sanctions et une nouvelle réunion des ambassadeurs des 28 est convoquée aujourd'hui à Bruxelles.
Dans ce contexte, l'homme fort du Kremlin Vladimir Poutine a accusé les Occidentaux d'utiliser la crise en Ukraine pour « réanimer » l'Otan, qui a promis la semaine dernière de maintenir « une présence continue » dans l'est de l'Europe. « La crise en Ukraine qui, au fond, a été provoquée et créée par certains de nos partenaires occidentaux, est utilisée actuellement pour la réanimation de ce bloc militaire », a considéré M. Poutine, qui a mis en garde l'Ukraine contre une entrée dans l'Alliance atlantique.

« Dans l'espace aérien de l'Ukraine »
Sur le terrain, après plusieurs jours de tensions, notamment aux abords du port stratégique de Marioupol, la situation évoluait vers l'apaisement. La mairie de Donetsk a indiqué que « la nuit a été calme » dans ce fief rebelle durement éprouvé ces derniers mois par les combats.
La mort hier de trois gardes-frontières dans la région de Lougansk, tués par une explosion selon leur hiérarchie, porte à huit le nombre de personnes tuées depuis la trêve.
À un check-point de Donetsk, Dmitri, un rebelle, brandissait la queue d'une roquette devant une journaliste de l'AFP : « Ces petits cadeaux sont arrivés après le cessez-le-feu », ironisait-il.
Sur un autre plan, la Russie a affirmé que l'Ukraine était responsable du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines en juillet dans l'est de l'Ukraine. « La catastrophe a eu lieu dans l'espace aérien de l'Ukraine qui porte la pleine responsabilité pour ce qui s'est passé », a argumenté le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou hier, au lendemain de la publication d'un rapport préliminaire sur le crash ayant fait 298 morts. Ce rapport indique que le Boeing s'est disloqué en vol en raison d'un « grand nombre de projectiles à haute énergie qui ont pénétré de l'extérieur dans l'avion » et le Premier ministre malaisien, Najib Razak, a estimé que cela alimentait « la forte suspicion » d'un tir de missile.

Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé hier que la majeure partie des troupes russes avaient quitté l'Ukraine, au cinquième jour d'une trêve globalement respectée et promis une plus grande autonomie à l'Est séparatiste, qui exige l'indépendance.Selon M. Porochenko, « 70 % des forces russes ont été retirées » du territoire ukrainien, une information que Moscou, qui a...
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