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Moyen Orient et Monde - Golfe

« Nous avons besoin d’un plan Marshall panarabe de développement »

Les monarchies pétrolières appelées à venir en aide à leurs voisins régionaux secoués par la violence.

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont fourni 20 milliards de dollars d’aide urgente à l’Égypte après le renversement par l’armée du président Mohammad Morsi il y a un an et le déclenchement d’une répression féroce contre les Frères musulmans. Photo AFP

Les riches monarchies pétrolières du Golfe doivent injecter rapidement des dizaines de milliards de dollars dans les économies des pays du printemps arabe pour contenir l'agitation violente et endiguer les risques sur leur propre sécurité, selon des experts.


« Nous avons besoin d'un plan Marshall panarabe de développement, financé par de riches pays arabes » du Golfe, a déclaré Ibrahim Dabdoub, vice-président de l'International Bank of Qatar, lors d'une conférence organisée à Manama par l'Institut international d'études stratégiques (IISS), qui a clos ses travaux lundi soir. Il faisait allusion au plan Marshall qui avait été lancé par les États-Unis pour la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.
Durant la conférence de deux jours à Manama, intitulée « Opportunités d'affaires et risques politiques dans le Golfe et au Moyen-Orient », des intervenants ont mis en garde les monarchies du Golfe contre les risques élevés qu'elles encourent pour leur propre sécurité en raison des retombées du printemps arabe. « Au moins 100 milliards de dollars sont nécessaires immédiatement pour financer des programmes de développement bien encadrés pour les cinq prochaines années afin de contenir l'agitation arabe », a expliqué M. Dabdoub. Les fonds nécessaires pour ce plan pourraient être plus élevés, mais ils devront être dépensés sous un strict contrôle afin de prévenir les abus et la corruption, a-t-il ajouté.

 

(Pour mémoire : Depuis Washington, Gemayel prône un plan Marshall pour le monde arabe)

 

Au secours du printemps
Dans la foulée des premiers troubles dans le monde arabe, les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont alloué en mars 2011 à Bahreïn et à Oman une assistance de 10 milliards de dollars chacun pour les aider à répondre aux revendications de leurs populations. Elles ont promis aussi des milliards de dollars d'aide à la Jordanie et au Maroc, les deux autres monarchies arabes non membres du CCG, mais aussi au Yémen, pays très pauvre de la péninsule Arabique qui reste le théâtre de graves troubles. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont fourni 20 milliards de dollars d'aide urgente à l'Égypte après le renversement par l'armée du président Mohammad Morsi il y a un an et le déclenchement d'une répression féroce contre les Frères musulmans.


Selon Émile Hokayem, analyste à l'IISS, depuis le printemps arabe, les pays du Golfe, en particulier le royaume saoudien, s'impliquent de plus en plus dans les affaires politiques régionales, alors qu'on assiste à un « affaiblissement de l'ordre régional ». Cependant, a-t-il ajouté, « être plus actif veut dire prendre plus de risques » pour sa propre stabilité. « Avant les révoltes arabes, les États du Golfe étaient très stables. »
Pendant la conférence, plusieurs intervenants ont déclaré douter de la capacité des monarchies pétrolières à financer un plan d'aide à long terme en faveur de pays arabes en difficulté, en raison de dépenses intérieures en augmentation. Après le printemps arabe, on a assisté dans certains pays du Golfe à des hausses de salaires et à une amélioration des prestations sociales pour calmer les populations, a rappelé l'économiste Alia Moubayed. Selon elle, des changements géopolitiques majeurs au niveau régional vont créer « une situation volatile et instable pendant longtemps autour du CCG ».

 

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