L'OMS a décidé hier d'utiliser immédiatement les traitements expérimentaux à base de sang et les sérums de convalescence contre l'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 2 000 morts, et annoncé qu'un vaccin « pourrait être disponible en novembre » pour les personnels de santé.
Après les tests en cours et à venir, « si le vaccin semble sûr, il pourrait être disponible en novembre pour une utilisation prioritaire sur les personnels de santé », a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de près de 200 experts jeudi et hier à Genève. Cette accélération de la mobilisation est d'autant plus urgente que l'épidémie a franchi un nouveau cap : Ebola a fait 2 097 morts dans les trois principaux pays africains touchés, sur 3 944 cas, selon un bilan de l'OMS arrêté au 5 septembre. Il y a eu 1 089 morts au Liberia, 517 en Guinée et 491 en Sierra Leone. De son côté, le Nigeria, qui ne figure pas dans ces statistiques, a déclaré 22 cas, dont 8 décès. « Nous sommes parvenus à un consensus », a déclaré aux médias Marie-Paule Kieny, assistante à la directrice générale de l'OMS. « Nous avons convenu que les traitements à base de sang et les sérums de convalescence peuvent être utilisés » pour traiter Ebola. « Cela peut être fait dès maintenant dans les pays affectés », a-t-elle précisé dans un tweet. « Le sang des survivants peut aider ceux qui sont infectés ». L'OMS a toutefois souligné que la disponibilité de ces traitements expérimentaux restait « limitée ». Par ailleurs, « deux vaccins prometteurs ont été identifiés et des études sur leur sécurité sont en cours » aux États-Unis et vont démarrer à la mi-septembre en Europe et en Afrique, a indiqué Mme Kieny. La sécurité des vaccins sera connue en novembre et l'un d'entre eux sera « disponible peu après », a-t-elle ajouté.
De son côté, l'Onu se donne « six à neuf mois » pour endiguer l'épidémie dans les pays affectés, a confirmé le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon à New York, à l'issue d'une rencontre avec de hauts responsables du dossier, comme la directrice générale de l'OMS Margaret Chan et le coordinateur de l'Onu pour Ebola, David Nabarro.
De plus, l'Europe a annoncé hier une forte hausse de son aide, avec 140 millions d'euros débloqués.
Enfin, un médecin américain contaminé, Rick Sacra, 51 ans, qui travaillait pour une organisation caritative à Monrovia, est arrivé hier au centre médical du Nebraska, à Omaha, et a été placé en quarantaine. Il est le troisième Américain infecté par Ebola en Afrique de l'Ouest. Deux autres membres du personnel médical avaient été rapatriés en aout et traités avec succès avec un sérum expérimental.
Moyen Orient et Monde - Épidémie
Après 2 000 morts... feu vert pour les traitements expérimentaux
OLJ / le 06 septembre 2014 à 00h00