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Liban - Citoyen grognon

Vacanciers révoltés

Septembre s'écoule doucement au rythme des départs. Départs en masse des étudiants, travailleurs ou émigrés libanais vers l'Europe, l'Amérique, l'Afrique, les pays arabes, l'Extrême-Orient. Avant même d'avoir mis le pied dans l'avion, ils sont déjà loin. Ils embrassent leurs proches à la hâte, le regard embué de larmes, soucieux de ne pas pleurer, de ne pas faire pleurer. C'est à peine s'ils entendent les dernières promesses, les dernières recommandations, les derniers « je t'aime ». Il est temps de s'envoler. Les voilà partis. On les regrette tellement. On les espère déjà.
Mais la réalité vous rattrape, implacable. Une récente phrase lancée au fil d'une discussion revient et nargue, au point de faire mal. « Si ce n'était vous, je ne viendrais plus en vacances à Beyrouth. »
Ils repartent pourtant bien reposés, gonflés à bloc de chaleur, d'amour, d'amitié et de souvenirs. Après avoir sillonné le Liban à la découverte de ses sites. Après s'être posés en montagne pour écouter le chant des cigales. Après avoir profité de la mer et du soleil. Après avoir goûté aux délices de la gastronomie locale et à la légendaire night-life.
Mais cela ne leur suffit plus. Leur révolte, ils la crient tout haut. Ils refusent de voir leur pays s'enfoncer un peu plus chaque année dans le chaos. Les pannes de courant et d'eau, ils n'en veulent plus, pas plus que la lenteur de la connexion Internet ou la cherté de vie injustifiée.
Ce qui les désole encore plus, c'est cet état de déliquescence généralisée, l'interminable crise politique et ses conséquences sur l'insécurité, la corruption, le chômage, la confiance, la qualité de vie, le développement...
Ce qui les attriste par-dessus tout, c'est de voir leurs proches, minés par le ras-le-bol et le désespoir, rêvant eux aussi d'une patrie de rechange. Une patrie digne de ce nom où il fait bon vivre, comme celle où ils ont eux-mêmes posé leurs valises.
Alors, l'année prochaine, pour leurs vacances d'été, ils sont tentés par de nouvelles destinations plus accueillantes, nettement moins stressantes que le pays du Cèdre. Bien décidés à ne pas couler avec cette patrie qu'ils voudraient tant aider à se relever.
À moins que...

Septembre s'écoule doucement au rythme des départs. Départs en masse des étudiants, travailleurs ou émigrés libanais vers l'Europe, l'Amérique, l'Afrique, les pays arabes, l'Extrême-Orient. Avant même d'avoir mis le pied dans l'avion, ils sont déjà loin. Ils embrassent leurs proches à la hâte, le regard embué de larmes, soucieux de ne pas pleurer, de ne pas faire pleurer. C'est à...
commentaires (2)

Plaintes ! Plaintes ! Plaintes ! Il y a d quoi ,il est vrai. Mais sincèrement réfléchissons un instant. Ne nous laissons pas aller à cette hystérie collective. Essayons malgré tout, malgré tous, d'être un peu plus positifs. Pour l'équilibre psychologique. Pour le bien de ce pays.

Halim Abou Chacra

12 h 02, le 06 septembre 2014

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Commentaires (2)

  • Plaintes ! Plaintes ! Plaintes ! Il y a d quoi ,il est vrai. Mais sincèrement réfléchissons un instant. Ne nous laissons pas aller à cette hystérie collective. Essayons malgré tout, malgré tous, d'être un peu plus positifs. Pour l'équilibre psychologique. Pour le bien de ce pays.

    Halim Abou Chacra

    12 h 02, le 06 septembre 2014

  • Vous terminez votre article par "A moins que...". Y aura-t-il un miracle au pays des Cedres????? Nous connaissons son passe et le futur s'annonce pire si on y reflechit de facon realiste...

    Michele Aoun

    10 h 37, le 06 septembre 2014

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