Le président français François Hollande et le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi ont exprimé hier leur convergence en faveur d'une relance de « la demande européenne » face aux risques de déflation, a-t-on indiqué dans l'entourage du président français à l'issue d'un entretien à l'Élysée.
L'AFP rapporte que les deux dirigeants ont partagé le même « souci concernant la croissance et l'évolution de l'inflation » en Europe, et ils ont convenu de la nécessité de « travailler ensemble sur la demande européenne », en faisant jouer à la fois les leviers budgétaires et monétaires.
Selon un conseiller de M. Hollande, Mario Draghi « apprécie énormément la volonté de la France d'élever son potentiel de croissance avec les réformes structurelles » prévues dans le pacte de responsabilité.
Cet entretien intervenait alors que M. Draghi est sur la sellette à quelques jours de la réunion de rentrée de l'institution monétaire, sur fond d'inflation toujours plus basse, tombée à 0,3 % en août sur un an en zone euro. Cette situation préoccupe les responsables politiques et monétaires européens.
Il y a quelques jours, le président de la BCE s'est entretenu au téléphone avec Angela Merkel, a confirmé hier le porte-parole de la chancelière allemande, précisant que c'est M. Draghi qui l'avait appelée.
L'hebdomadaire Der Spiegel rapportait dans son édition de lundi que Mme Merkel s'était « emparée de son téléphone pour interroger M. Draghi » et savoir « ce qu'il avait voulu dire » dans un discours très remarqué aux États-Unis le 22 août. Selon M. Seibert, cette version du Spiegel « n'a rien à voir avec la vérité et les faits ».
La plupart des économistes n'attendent aucune décision nouvelle de la part de la BCE jeudi, mais un discours plus offensif de l'Italien.
À Jackson Hole, aux États-Unis, M. Draghi a tenu des propos très remarqués, en se disant prêt à « ajuster davantage » la politique monétaire en zone euro. Cela a été interprété par certains comme l'annonce de nouvelles mesures « à l'américaine », qui pourraient passer par un financement direct des États.
L'Allemagne, très attachée à l'orthodoxie monétaire, s'est employée à tempérer ces propos, son ministre des Finances Wolfgang Schäuble assurant qu'ils avaient été « surinterprétés ».
En France en revanche, l'inflexion de M. Draghi, qui a également réclamé un soutien de la croissance européenne par le biais de la politique budgétaire, touche une corde sensible, en plein débat sur la politique économique du pays.
Économie - Croissance
Draghi et Hollande à l’unisson pour relancer la demande européenne
OLJ / le 02 septembre 2014 à 00h00
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