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Liban

Le triple « non » de Siniora au terrorisme des régimes despotiques, du wilayet el-faqih et du califat

Premier à prendre la parole, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a adressé une série de messages qui se résument en une phrase : oui au style transcommunautaire, civil, pacifique et libaniste de la modération ; non au despotisme, au communautarisme et au terrorisme sous toutes ses formes, qu'il soit pratiqué au nom de régimes, de partis, d'axes, du wilayet el-faqih ou du califat.
Dressant le parallèle entre les événements régionaux actuels et la question d'Orient lors de la Première guerre mondiale, M. Siniora a rappelé que les Libanais s'étaient divisés à l'époque sur le fait de savoir quel Liban adopter : petit ou grand, pluriel ou exclusif.
« Des sages chrétiens et musulmans ont alors fondé la formule du Grand Liban. (...) Durant plusieurs décennies et à l'ombre d'expériences multiples locales, régionales et internationales, dont l'accord de Taëf, les musulmans ont dépassé de nombreuses réserves qu'ils avaient, et le Liban est devenu pour eux, comme pour l'ensemble des Libanais, une patrie définitive, homogène et active dans son environnement arabe », a-t-il dit.
Et de poursuivre : « Voilà qu'avec le début du XXIe siècle se pose de nouveau, chez certains, la bataille des options, autour de la question "Quel Liban voulons-nous ?" : désirons-nous une patrie définitive pour tous ses fils, en harmonie avec son environnement arabe, souveraine, libre et indépendante, fondée sur le vivre-ensemble islamo-chrétien et le pluralisme, les libertés publiques et privées, l'État civil, l'alternance? Ou voulons-nous un Liban pris dans un projet régional impérialiste, utilisant le sectarisme pour convoyer des projets transfrontaliers qui ne sont pas en harmonie avec les intérêts des Libanais et qui s'appuient sur des armes illégales ; des projets œuvrant à transformer le Liban en arène, pour faire pression sur les autres et exercer le despotisme (...) ? »
« Voulons-nous un Liban modèle de la culture de la vie, du pardon, de la citoyenneté, de l'excellence, de l'initiative ; ou un modèle de la culture de la mort, de l'exportation des révolutions et de la déstabilisation ? Un Liban qui serait une épine pour son environnement, ou un phare de convivialité, de culture, de diversité, de liberté et d'acceptation de l'autre sur la Méditerranée ? Voulons-nous que les jeunes du Liban soient des pionniers du développement, des élites éclairées qui excellent dans leur pays et dans le monde, ou bien des miliciens qui commettent des crimes et se livrent à des guerres de gangs de Kousseir et du Kalamoun, aux rues de Damas, d'Alep, de Bagdad et de Mossoul, manipulés par les forces du despotisme et de l'oppression – lesquelles sont en train, ainsi, de transformer le Liban en arène de combats et d'y importer les forces du mal et le terrorisme ? »
« Voulons-nous que les nouvelles générations soient à l'image de Gebran Khalil Gebran, Amin Maalouf, Charles Achi et tant d'autres, ou bien qu'ils soient un carburant pour des incendies, des corps dans des linceuls, du fait de l'immixtion dans ce combat absurde et destructeur entre certains régimes et leurs peuples ? Voulons-nous que l'armée et les soldats du Liban protègent sa souveraineté et son indépendance, défendent ses citoyens contre tout agresseur et toutes les forces du terrorisme, et persistent à respecter la Constitution et ses lois, ou bien qu'ils se transforment en équipe au service du projet politique transfrontalier du wilayet el-faqih ou des organisations terroristes, et deviennent des instruments dans les guerres itinérantes dans la région ? », a-t-il ajouté.

Je suis plus proche de vous...
Fouad Siniora a ensuite développé l'idée selon laquelle c'est le despotisme et l'oppression dans le monde arabe qui a généré l'extrémisme, la violence et le terrorisme.
« (...) Les despotes n'ont pas hésité à tout détruire pour rester au pouvoir, utilisant le terrorisme, les armes chimiques et les barils d'explosifs pour tuer, et facilitant la naissance des organisations terroristes sous toutes leurs formes, tirées des fonds des prisons (du régime) pour falsifier et détruire l'image de l'opposition pacifique, a-t-il souligné. Résultat : la Syrie a été détruite et les Syriens exilés, l'humanité a perdu le patrimoine syrien et les despotes ne gagneront pas », a-t-il dit.
Pour lui, « tous les terrorismes se ressemblent, et ils visent tout le monde ». « Il n'y a aucune différence entre celui qui vise la majorité et celui qui vise une minorité. On ne combat pas le terrorisme par le terrorisme, ni par un retour à l'acceptation du despotisme qui en est à l'origine et qui le nourrit pour justifier sa présence et sa pérennité. On ne le combat pas non plus par le communautarisme abject, mais par une reconsidération de l'État, de la démocratie, par l'État qui parraine toutes les composantes de la société et qui refuse la marginalisation d'une d'entre elles, par l'application de la loi avec fermeté et sans distinction (...) », a-t-il poursuivi.
Et de souligner : « Moi, le musulman libanais et arabe, je n'ai aucun point commun avec les despotes, les terroristes et ceux qui utilisent l'islam comme slogan pour commettre en son nom des crimes atroces contre l'humanité sous prétexte qu'ils monopoliseraient la connaissance de l'islam et de la foi en Irak et en Syrie. Je me sens, sur le plan de la pensée, plus proche de vous qui êtes réunis ici à Achrafieh. Je le répète avec encore plus de clarté : vous êtes plus proches de moi que ceux qui brandissent l'étendard du wilayet el-faqih transfrontalier à Téhéran, ou du califat à Mossoul et Raqqa, parce que vous ressemblez au peuple libanais, à l'histoire du Liban et exprimez la réalité des aspirations des Libanais à un avenir serein, florissant et en phase avec nos intérêts et avec la dynamique du monde qui nous entoure. Avec vous, nous voulons construire le Liban sur base des constantes nationales et du vivre-ensemble et (...) développer sa vie politique vers l'État civil (...). »

Taëf, un modèle imparfait
Évoquant le pays-message de Jean-Paul II, Fouad Siniora est ensuite revenu sur la question fondamentale : « Quel Liban voulons-nous et quelle libanité exporter ? »
« La libanité est-elle d'envoyer nos jeunes à la mort pour des luttes qui ne nous concernent pas et dont personne ne sortira victorieux ? » s'est-il demandé. Pour lui, il faut en finir une fois pour toutes avec le caractère péjoratif associé à la libanisation, synonyme de violence et de conflits absurdes et sans fin, pour enfin lui donner un sens mélioratif, celui de l'acceptation de l'autre, de la culture de la liberté, de la modération, du vivre-ensemble et de l'alternance pacifique au pouvoir.
Il a également souhaité que le modèle consensuel libanais et participatif, celui de Taëf, puisse devenir un mode de solution des conflits dans le monde arabe, notamment en Irak et en Syrie, loin des dictatures. « Certes, le modèle libanais est imparfait, mais, dans son essence, et s'il est bien appliqué, il reste un modèle à suivre », a-t-il dit (...). « Quelqu'un peut-il encore imaginer un retour à la vieille formule despotique, clanique et partisane en Syrie ? Ou retourner au despotisme de Saddam Hussein et Maliki en Irak ? » s'est-il interrogé.

Les six fondements du pacte
Fouad Siniora a enfin prôné un retour aux règles élémentaires du pacte national, formulées en six « oui » : oui au Liban fondé sur le vivre-ensemble, à l'accord de Taëf et à la parité islamo-chrétienne ; oui au régime démocratique, civil et pacifique respectant l'alternance au pouvoir et les droits de l'homme ; oui à la reconsidération de l'État de droit respectant les compétences et l'égalité des chances ; oui à l'application de la loi, au respect de la Constitution et au soutien des institutions civiles et sécuritaires, notamment l'armée et les forces de l'ordre qui doivent œuvrer sous la supervision de l'autorité de l'État ; oui à l'armée et non aux armes illégales ; oui à la consolidation des relations interarabes sur base de l'égalité et du respect mutuel de la souveraineté et l'indépendance ; oui aux sanctions les plus dures, dans le respect de la loi contre les criminels et non à tous les extrémismes et au terrorisme, que ce soit au nom de la religion, de la croyance, du parti ou de la communauté.

Le profil présidentiel
Abordant enfin la question de la présidence de la République, Fouad Siniora a estimé que « le président requis est celui qui symbolise l'unité du pays, qui croit en la formule de Taëf ». « Nous ne croyons pas en un président aligné sur des axes régionaux ou internationaux, mais qui croit en la déclaration de Baabda et la respecte », a-t-il ajouté.
Et de conclure : « À la lumière du blocage, et partant de ces principes, nous sommes disposés à rechercher un consensus sur le nouveau président qui bénéficie du soutien de l'ensemble des Libanais. Nous tendons la main pour un dialogue avec nos partenaires nationaux pour une entente fondée sur la liberté et le respect de l'autorité de l'État, de la loi et de l'opinion adverse, et non sur la contrainte et le despotisme. »

Premier à prendre la parole, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a adressé une série de messages qui se résument en une phrase : oui au style transcommunautaire, civil, pacifique et libaniste de la modération ; non au despotisme, au communautarisme et au terrorisme sous toutes ses formes, qu'il soit pratiqué au nom de régimes, de partis, d'axes, du wilayet el-faqih ou du...

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