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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Quand Donald Tusk prend les rênes du Conseil européen

Varsovie en plein bouleversement politique après la nomination du PM polonais à Bruxelles.

Yves Herman/Reuters

La nomination du Premier ministre polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen et son prochain départ pour Bruxelles bouleversera la scène politique en Pologne, où il est un acteur majeur.
Sa nouvelle fonction implique sa démission et celle de son gouvernement à Varsovie, en pleine campagne pour les élections communales, municipales et régionales du 16 novembre, un test important avant le scrutin présidentiel et les élections législatives prévues l'année prochaine. « Nous aurons affaire à une crise d'identité dans les deux principaux partis de la scène politique polonaise, dirigés par deux personnalités dominantes : la Plateforme civique (PO, centriste pro-européen) de Donald Tusk et le Droit et Justice (PiS, conservateur, eurosceptique) de Jaroslaw Kaczynski », estime le sociologue Edmund Wnuk-Lipinski. Les deux partis, ennemis jurés, animent la vie politique et se disputent les victoires électorales depuis 2001. En 2007, la PO de Tusk a ravi le pouvoir au PiS de Kaczynski et sort victorieux de tous les scrutins successifs. Il a conduit la Pologne avec succès à travers la crise économique, mais depuis plusieurs mois, il est en perte en vitesse. Selon un récent sondage de l'institut CBOS, le parti de Jaroslaw Kaczynski est crédité de 32 % des intentions de vote, contre 26 % pour la Plateforme civique de Donald Tusk.
« L'identité du parti de Kaczynski est bâtie sur l'opposition à Donald Tusk. Mais pour la PO tout change aussi, car c'est une relation de deux entités qui se nourrissaient mutuellement », a déclaré M. Wnuk-Lipinski à l'AFP.

« Les temps difficiles »
Dans une première réaction, Jaroslaw Kaczynski s'est réjoui du départ de son rival. « Plus loin il est de Pologne, mieux c'est », a-t-il lancé crûment, avant de se reprendre pour déclarer que son parti soutenait toujours les candidats polonais car « un poste d'importance au sein de l'UE est simplement dû à la Pologne ».
Mais « les temps s'annoncent difficiles aussi pour la Plateforme civique, où Donald Tusk a servi de repère dans toutes les situations difficiles, qu'il gouvernait de manière forte et où il était écouté », a indiqué le politologue Stanislaw Mocek. Selon Tomasz Nalecz, proche conseiller du président Bronislaw Komorowski, « la PO devra désormais se débrouiller toute seule, ce qui jouera à son avantage ».
Cependant, « aujourd'hui, il n'y a de successeur évident », ni pour la présidence du parti ni pour celle du gouvernement, a constaté M. Mocek. Les noms qui circulent le plus souvent dans les médias sont ceux de la présidente du Parlement Ewa Kopacz, première adjointe de Tusk à la PO, du ministre de la Défense Tomasz Siemoniak et de la ministre des Infrastructures Elzbieta Bienkowska. Selon le chef historique du syndicat Solidarité, Lech Walesa, « la question est compliquée ». « On risque même une décomposition de la Plateforme civique. La question est alors de savoir si cela conduira à la création d'un nouveau parti, et s'il sera meilleur ou non », a-t-il déclaré aux journalistes.
Donald Tusk a encore trois mois pour composer son nouveau puzzle politique, avant de prendre ses fonctions du président du Conseil européen le 1er décembre. Selon la porte-parole du gouvernement Malgorzata Kidawa-Blonska, le Premier ministre occupera toutes ses fonctions actuelles jusqu'à la fin novembre.
L'Italienne Federica Mogherini a, elle, été nommée ministre des Affaires étrangères de l'Union européenne.

La nomination du Premier ministre polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen et son prochain départ pour Bruxelles bouleversera la scène politique en Pologne, où il est un acteur majeur.Sa nouvelle fonction implique sa démission et celle de son gouvernement à Varsovie, en pleine campagne pour les élections communales, municipales et régionales du 16 novembre, un test...

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