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Liban

« On ne combat pas un terrorisme par un autre » : le non du Futur à une alliance avec l’Iran et Assad contre Daech

Le bloc du Futur, réuni hier sous la présidence de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Photo Dalati et Nohra

Le bloc du Futur, réuni hier à la Maison du Centre sous la présidence de son chef, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, a vivement condamné hier « les crimes contre l'humanité » commis par Daech, rejetant toutefois toute coopération de la communauté internationale avec l'Iran et le régime syrien, parce qu'« on ne combat pas le terrorisme et l'extrémisme par du terrorisme et de l'extrémisme ».
« Le danger constitué par Daech est imminent et menace le tissu national et la stabilité de la région. (...) Les exactions de Daech sont des crimes contre l'humanité, qui n'ont rien à voir avec l'islam ou les musulmans. Daech est un ensemble d'extrémistes qui ne représentent pas les musulmans et ne s'expriment pas en leur nom », a indiqué le bloc dans son communiqué.
« Les crimes commis par les Serbes dans les années 90 contre les femmes et les enfants sunnites en Bosnie ne représentaient pas les chrétiens, le christianisme ou les valeurs et les enseignements du Christ. De même, les crimes commis par Daech contre les chrétiens, les musulmans et les fidèles d'autres religions en Syrie et en Irak n'ont rien à voir avec l'islam et les musulmans. L'islam est une religion de pardon, de coexistence, de modération, de centrisme et de reconnaissance des autres religions (...) », a souligné le bloc du Futur.
« Nous entendons certains appels internationaux et régionaux à une coordination avec l'Iran et le régime syrien dans le cadre de la campagne globale contre le terrorisme de Daech, a poursuivi le communiqué. Le régime syrien a eu recours aux armes chimiques et aux barils d'explosifs pour tuer sa population et détruire son pays. La recette a déjà été utilisée et a conduit à une augmentation du terrorisme, au déploiement de milices sectaires dans toute la région. Bachar el-Assad et Maliki ont pu ainsi tuer des innocents et détruire des sociétés. Cela a accru le conflit sunnito-chiite, ce dont profitent aujourd'hui Daech et tous les extrémistes », a souligné le bloc.
Et d'ajouter : « Ce qui se produit à Ersal, et avant cela à Beyrouth et Saïda, à Bagdad, Falloujah et Diyala, ainsi qu'à Sanaa, et un quart de millions de tués en Syrie avec l'aide des milices sectaires du Liban et d'Irak, tout cela prouve, sans aucun doute, que le terrorisme n'est pas combattu par le terrorisme ni l'extrémisme par le confessionnalisme abject. »
Le bloc a appelé, dans ce cadre, « tous ceux qui souhaitent remettre de l'ordre dans les zones en proie au chaos à faire pression en faveur de la formation de cabinets neutres, équilibrés et représentatifs de toutes les composantes de la société, qui œuvreraient à mettre en application la loi sans distinction aucune (...) et veilleraient à ne pas se soumettre aux ingérences miliciennes ».
« C'est notre mission au Liban et dans l'ensemble des pays arabes dont les peuples souffrent des malheurs du despotisme, des milices iraniennes, de Daech, de la Qaëda et autres appellations mortelles », a-t-il noté.

Non aux appels à l'autodéfense
« Tous les efforts doivent être déployés pour faire face à l'extrémisme et au terrorisme, d'où qu'ils proviennent, et pour protéger le Liban et l'immuniser. Cela ne peut être fait que par le soutien à l'État et ses institutions, notamment l'armée et les forces de l'ordre », a poursuivi le bloc du Futur, appelant « tout le monde à soutenir ces deux institutions ».
« Nous rejetons les appels lancés par certains extrémistes aveugles et excités qui appellent aux armes au sein des régions, des communautés, des partis ou des milices illégales, au nom de l'autodéfense face au terrorisme. Le bloc met en garde contre le fait d'encourager cela, qui ouvre la voie à de grands dangers déjà expérimentés par les Libanais », a souligné le bloc.
« Seules les armes de la légalité, armée et FSI, peuvent défendre les Libanais. (...) Les armes illégales amèneront d'autres armes en face, tout comme le despotisme génère l'extrémisme et le terrorisme, lesquels à leur tour entraînent la naissance d'un terrorisme adverse pour justifier leur propre existence et leur propre pérennité », a-t-il indiqué.
Le bloc a par ailleurs dénoncé « la campagne médiatique visant à faire pression sur l'armée pour l'impliquer dans les batailles menées par le régime syrien contre son peuple ».
« Nous mettons en garde contre ceux qui complotent pour impliquer l'armée dans les batailles menées par le Hezbollah à son propre compte et pour le compte du régime syrien. Cela ouvrira la voie à un torpillage de la stabilité relative dont jouit le Liban, et nul n'a intérêt à le faire », note le communiqué.
À la lumière des « rumeurs au sujet de nouvelles exactions de miliciens à Ersal », le bloc a appelé le cabinet « à charger l'armée libanaise d'assurer la sécurité dans le village et ses alentours pour protéger ses habitants et mâter toute entrave ou violation à la sécurité, quelle que soit la partie qui en est à l'origine ».
Il a enfin salué les efforts entrepris par le cabinet pour la libération des détenus de l'armée et des FSI, mettant en garde contre « les campagnes de provocation menées par certains en vue d'effectuer des actes imprudents sous le prétexte de libérer ces derniers ».

Le bloc du Futur, réuni hier à la Maison du Centre sous la présidence de son chef, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, a vivement condamné hier « les crimes contre l'humanité » commis par Daech, rejetant toutefois toute coopération de la communauté internationale avec l'Iran et le régime syrien, parce qu'« on ne combat pas le terrorisme et l'extrémisme par du...

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