Bou Saab : « Mon désaccord avec les syndicats porte sur le sort des élèves »

Une semaine après l'annonce de sa décision de remettre des attestations à tous les élèves ayant présenté les épreuves des examens officiels, le ministre de l'Éducation, et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, a parrainé samedi la cérémonie de remise des diplômes du secondaire de l'école publique de Baskinta, à laquelle il a été convié par la directrice de l'établissement, Waad Abou Haïdar. La cérémonie s'est tenue en présence des deux députés Ghassan Moukheiber et Nabil Nicolas, et le représentant du député Samy Gemayel, Mounir Maalouf, ainsi que du président du conseil municipal de Baskinta, Tanios Ghanem.
Le ministre Bou Saab a commencé par relever la similarité entre Baskinta et le village de Dhour Choueir dont il est originaire, « en ce qui concerne le taux de personnes éduquées et cultivées ».
Saluant en outre les enseignants et l'administration de l'école de la localité pour leurs efforts pédagogiques, il a indiqué que son ministère « soutient cet établissement, dont l'existence est une source de stabilité pour les familles souhaitant assurer une bonne éducation à leurs enfants sans devoir se déplacer en ville à cette fin ».
C'est en s'adressant ensuite aux élèves que Élias Bou Saab s'est attardé sur la question des attestations. « Je comprends le crève-cœur des élèves dont les efforts au cours de l'année écoulée n'ont pas été récompensés par la correction des examens officiels. » « Nous aurions préféré ne pas recourir aux attestations », a-t-il ajouté, déplorant surtout la raison ayant conduit à adopter cette option. « Par le passé, c'est la force majeure, causée par la guerre, qui justifiait la remise des attestations. Aujourd'hui, la raison en est l'échec de l'État qui manque à ses obligations d'accorder leurs droits aux enseignants depuis des années. » Donnant ainsi raison aux enseignants « qui réclament leurs droits depuis trois ans pour des raisons substantielles et fondamentales », Élias Bou Saab a affirmé que « le point de divergence avec le Comité de coordination syndical a porté sur le sort des élèves, dont l'avenir ne saurait être entravé ». « J'avais promis aux enseignants de ne pas délivrer des attestations afin de renforcer la pression qu'ils souhaitaient exercer sur le corps politique en boycottant les corrections, mais je ne pouvais pas m'aventurer à faire perdre une année aux élèves », a-t-il rappelé. « J'ai mené les contacts politiques nécessaires, aux côtés des syndicats, pour que leurs revendications aboutissent. Mais le point de divergence entre nous a émergé lorsque l'un des représentants syndicaux a minimisé les conséquences de supprimer une année au parcours d'un étudiant », a-t-il encore ajouté pour sa défense. Il a indiqué enfin que le bloc du Changement et de la Réforme, dont il relève, « était favorable à l'adoption de la grille des salaires telle que proposée par les syndicats, mais n'a aucun pouvoir sur la suspension du travail législatif ».

Solidarité
Le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, relevant du courant du Futur, s'est solidarisé hier avec le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. « Je suis contre la campagne injuste menée contre le ministre Bou Saab », a-t-il déclaré. Il a précisé que « le gouvernement a approuvé la remise des attestations et doit en assumer la responsabilité ». « Certes, le dynamisme syndical nous réjouit, mais faire perdre une année aux étudiants est inacceptable », a-t-il souligné, rappelant que « l'approbation de la nouvelle grille des salaires ne relève pas du ministre Bou Saab. Les pressions exercées sur lui sont vaines ».