Image de détresse pure dans le hall de l’hôpital Mazloum.
L'explosion qui, une nouvelle fois, a mis hier Tripoli à feu et à sang, à un moment où l'émissaire du chef de l'État syrien, le général Mohammad Kholi, se trouvait au Nord pour rendre visite au président Sleimane Frangié, s'est soldée, suivant un bilan approximatif, par au moins 54 tués et 150 blessés.
Les accrochages sur les axes traditionnels de Kobbeh et Baal Mohsen opposaient, comme toujours, les intégristes du mouvement sunnite de « l'Unification islamique » de cheikh Saïd Chaabane aux « Chevaliers rouges », miliciens du Parti arabe démocratique, alaouite prosyrien.
Une pluie d'obus s'est abattue durant 21 heures, sans discontinuer, sur Baal Mohsen, Tebbaneh, Haret el-Saydé, Hara Berraniyeh, Talaat el-Omari, Hay el-Amerkane, le souk du blé, les halles de la rue Chaarani. Des bombes sont tombées également à Abi Samra, Soueyfa, corniche du fleuve Abou Ali, le périmètre du Sérail à la sortie sud de la ville, Zahriyé, Tell et la rue Sakkafa, en plein centre.
La cité du Nord a donc été totalement paralysée, les gens étant dans les abris et les épreuves du baccalauréat technique, qui devaient avoir lieu au siège de l'UL, à Kobbeh, ont été reportées sine die.
Le comité de coordination, réuni sous la direction du président de la municipalité de Tripoli, M. Achir Dayeh, dans le bureau du président Rachid Karamé, n'a cessé de déployer des efforts pour un cessez-le-feu. En début d'après-midi, il devait obtenir un arrêt des bombardements mais les francs-tireurs ont continué à sévir.