Le PIB réel de la zone euro a stagné au T2 2014, après avoir augmenté de 0,2 % au T1. Les chocs économiques et financiers qui se sont succédé depuis 2008 ont été plus ou moins sévères selon les pays. Cela explique la situation disparate qui prévaut aujourd'hui. Si l'on agrège les disparités nationales, on a l'image d'une zone euro en phase de reprise, mais, selon la formule maintes fois utilisée par Mario Draghi, cette reprise est « faible, fragile et inégale ». Elle est soumise à des risques baissiers liés à la montée des tensions géopolitiques, au freinage de la croissance dans les zones émergentes et à d'éventuelles sautes d'humeur des marchés de capitaux. Le président de la BCE ajoute à cette liste le manque d'avancement des réformes dans plusieurs pays, ayant en tête de toute évidence, même s'il ne les nomme pas, la France et l'Italie.
Dans ces conditions, on peut comprendre qu'un comité d'experts réunis par le think tank CEPR pour dater le cycle européen n'ait pas voulu, en juin dernier, officialiser la fin de la récession (double dip) qui a commencé au T3 2011. Certains analystes considèrent que le dernier point bas du cycle d'activités en zone euro se situe au T1 2013. Depuis cette date, le PIB réel a augmenté de 1 % seulement. L'emploi qui baissait de manière quasi continue depuis la mi-2008 a amorcé une reprise, là encore très modeste, au T3 2013. S'il y a des risques baissiers évidents à court terme, il y a aussi quelques éléments de support. Les éléments positifs pour le S2 2014 tiennent au rebond de la croissance US, à la dépréciation du taux de change de l'euro et aux espoirs de redressement du crédit bancaire grâce aux actions récentes de la BCE.
Économie
Sortie hésitante du double dip européen
OLJ / le 22 août 2014 à 00h00