A Beyrouth, une benne à béton s’écrase dans la rue depuis le 54e étage d’une tour en construction !

Il semblerait que les mesures de sécurité sur les chantiers du Liban deviennent de moins en moins strictes, avec la multiplication des accidents qui font souvent plusieurs morts sur les chantiers. Hier, un ouvrier syrien a été tué dans le village de Ketermaya alors qu'une partie du bâtiment qu'il construisait s'est effondrée, trois jours après la mort d'un autre ouvrier sur le même chantier. Ce dernier était mort écrasé par un mur qui s'était là aussi écroulé.

Hier, également, une catastrophe a été évitée de justesse à la rue Sodeco. À une heure de pointe, alors que la rue grouille généralement de voitures et de piétons, un câble d'une grue a lâché une benne à béton du 54e étage (selon le témoignage d'un riverain) de la tour en construction Sama Beirut, du côté gauche de la rue Petro Trad, juste avant le feu de signalisation. La benne s'est écrasée au milieu de la route, semant la panique parmi les passants qui ont confié à L'Orient-Le Jour avoir cru qu'il s'agissait d'un obus.

Il y a une semaine, par ailleurs, trois personnes ont été blessées à la suite de l'effondrement d'un pont en voie de construction reliant Tyr à Beyrouth.

Contacté par L'Orient-Le Jour, le président du syndicat des ingénieurs du Nord, Marius Beaini, a assuré que « la prise en considération des critères de sécurité des ouvriers et des bâtiments sur tout chantier fait partie du métier d'ingénieur, qui assume avec l'entrepreneur du projet la responsabilité de tout incident ». « Malheureusement, nous avons besoin de renforcer les mesures de sécurité à ce niveau et nous en sommes conscients, a-t-il ajouté. Le syndicat prépare un projet de consolidation de la sécurité publique que nous avons commencé à appliquer sur quelques grands projets et qui devrait être appliqué début décembre sur 70 pour cent des bâtiments en construction au Liban ».
D'ici là, le citoyen devrait-il se méfier des chantiers et du béton qui « tombe du ciel » ?