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À La Une - Proche-Orient

Israël et Hamas respectent la trêve à Gaza et négocient au Caire

Risque d'une nouvelle guerre.

Une Palestinienne constate les dégâts dans sa maison dévastée par des raids aériens israéliens sur Gaza. ROBERTO SCHMIDT/AFP

Israël et le Hamas respectaient scrupuleusement lundi un cessez-le-feu, laissant 72 heures à leurs négociateurs pour tenter de mettre un terme durable à une guerre qui a fait près de 2.000 morts palestiniens à Gaza.

Aucun tir de roquette n'a été rapporté de la bande de Gaza depuis minuit (21H00 GMT dimanche) et l'entrée en vigueur de la trêve conclue dimanche au Caire entre Israéliens et Palestiniens par l'entremise des Egyptiens, a indiqué l'armée israélienne.

Pour sa part, l'armée israélienne n'a procédé à aucune frappe. Une fillette d'un mois et demi blessée par un bombardement antérieur au cessez-le-feu a succombé. C'était lundi la seule victime rapportée au 35e jour d'une guerre au cours de laquelle les morts se sont comptés par dizaines quotidiennement.

 

(Reportage : A Gaza, les déplacés prennent de nouveau la fuite)


Les hostilités ont tué 1.940 Palestiniens depuis leur début le 8 juillet, selon les secours locaux. Soixante-quatre soldats et trois civils sont morts côté israélien.
Dans la ville de Gaza, les habitants épuisés espéraient non seulement que le cessez-le-feu durerait, mais qu'il serait l'occasion d'en finir enfin avec le cycle incessant des guerres.
"Ce n'est pas une trêve durable que nous voulons, c'est la paix", disait Bassma Abou Obeid sur le marché aux légumes du camp de Chati.


Le sort des Gazaouis se joue au Caire

Le sort de Bassma était entre les mains des négociateurs israéliens et palestiniens.
Après s'être entendus à distance par l'intermédiaire des Egyptiens sur un cessez-le-feu, ils ont engagé lundi des discussions, toujours indirectes et toujours secrètes pour un cessez-le-feu permanent.

On ignore précisément quelles lignes rouges se tracent Israël et le Hamas dans les nouvelles discussions.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé que le rétablissement de la sécurité d'Israël primait toute autre considération.

Fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion à la guerre et avec les pressions des faucons de son gouvernement qui réclament d'en finir militairement avec le Hamas, il a fait assaut d'intransigeance. Mais il s'est dit prêt à voir l'Autorité palestinienne jouer un "rôle" à l'avenir à Gaza.

L'Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, leader du Fatah, est l'entité gouvernementale censée administrer la Cisjordanie et Gaza. Mais elle a été évincée en 2007 par le mouvement islamiste Hamas de Gaza à la suite d'une guerre de factions sanglante.

 

(Lire aussi : Le blason du Hamas redoré par la guerre, mais pour combien de temps ?)

 

Le Hamas sous pression
M. Netanyahu accepte globalement de traiter avec l'Autorité palestinienne mais pas avec les "terroristes" du Hamas. La difficulté pour lui consiste dans la réconciliation récente entre les rivaux palestiniens de 2007.

Le Hamas, lui, est soumis à la pression de convertir la résistance opposée à l'armée israélienne pendant la guerre en gains politiques au bénéfice de Gazaouis accablés par les morts et les destructions.
Le Hamas et les Palestiniens exigent la levée du blocus qu'Israël impose depuis 2006 et qui asphyxie le territoire exigu sur lequel s'entassent 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée.

L'Autorité palestinienne semblait appelée à revenir dans le jeu à Gaza. Le gouvernement d'unité nationale formé après la réconciliation Fatah-Hamas et l'Autorité palestinienne "assumeront l'exécution de tout ce dont il aura été convenu" au Caire, a dit Azzam al-Ahmed, chef de la délégation palestinienne au Caire.

 

(Lire aussi : Majed Bamya à « L’OLJ » : Nous sommes tous les enfants d’une Nakba qui continue, de Gaza au Liban)

 

Risque d'une nouvelle guerre
Pour le Hamas, les discussions sont compliquées par le rôle dévolu à l'Egypte.
Les Palestiniens réclament la réouverture du point de passage de Rafah vers l'Egypte, le seul qu'Israël ne contrôle pas et que l'Egypte maintient fermé presque en permanence depuis la destitution il y a un an du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans dont est issu le Hamas.
Les relations de l'Egypte avec le Hamas se sont fortement dégradées depuis.

Sans levée du blocus, "je crains que les conditions seront alors en place pour un nouveau round de violences", a dit à l'AFP le coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU à Gaza, James Rawley.
Une ONG islamique turque a annoncé son intention d'affréter une nouvelle flottille pour tenter de briser le blocus de Gaza, quatre ans après une première tentative qui s'était soldée par la mort de dix activistes turcs.

Pour sa part, le ministre israélien des Renseignements Youval Steinitz, réputé proche du Premier ministre, a prévenu: à défaut de solution "raisonnable" au Caire et en cas de reprise des tirs de roquettes, il faudra renvoyer, en plus grand nombre, les forces terrestres dans Gaza, "renverser les autorités du Hamas et démilitariser Gaza par nous-mêmes".

 

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