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Moyen Orient et Monde - Conflit

Nouvelles craintes d’une intervention de Moscou en Ukraine

Kiev a mis au point des sanctions qui pourront viser 172 particuliers et 65 entreprises, essentiellement russes.

Dans une Donetsk en guerre, on donne quand même sa chance à l’amour. Sergei Karpukhin/Reuters

Kiev et les Occidentaux ont dit craindre hier une intervention russe sous prétexte d'une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine. Au cours d'une réunion d'urgence à l'Onu sur l'Ukraine, le représentant ukrainien Olexandre Pavlitchenko a cité dans ce sens l'augmentation de la présence militaire russe à la frontière, passée, selon l'Otan, de 12 000 à 20 000 hommes en trois semaines, le survol de drones russes et des tirs sur les troupes ukrainiennes à partir de la Russie. Alors que le Kremlin a proposé de mener une « mission humanitaire » ou de créer des couloirs humanitaires pour venir en aide à la population de l'Est de l'Ukraine, l'ambassadeur des États-Unis, Samantha Power a pour sa part estimé que l'aggravation des conditions de vie des civils autour de Donetsk et de Lougansk, « doit être prise en compte, mais pas par ceux qui ont créé cette situation », rejetant une nouvelle fois la responsabilité sur Moscou. « Parler de maintien de la paix en Ukraine par les Russes est une contradiction dans les termes », a dénoncé Mme Power. Selon l'Onu, les combats ont déjà fait plus de 1 300 morts en près de quatre mois et il y a près de 300 000 réfugiés.
Et ils s'intensifiaient hier à Donetsk, le principal fief des séparatistes prorusses. Les forces ukrainiennes ont déploré 15 morts en 24 heures, essentiellement lors de combats à la frontière de la Russie d'où la 79e brigade des forces armées avait été contrainte de se replier après trois jours d'affrontements. De fortes explosions et des salves d'armes lourdes ont été entendues dans la nuit et vendredi matin à Donetsk, capitale régionale où les combats meurtriers avaient gagné la veille, pour la première fois, le centre-ville. Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a par ailleurs annoncé la reprise par l'armée de deux localités dans l'Est : Panteleïmonivka (7 000 habitants) à 30 km au nord de Donetsk et Mioussinsk (5 000 habitants) à 74 km au sud-ouest de Lougansk, autre place forte des rebelles.
Sur le site du crash de l'avion malaisien en zone rebelle, les recherches ont été suspendues en raison de l'insécurité. Deux avions de transport militaire – un néerlandais et un australien – ont rapatrié hier aux Pays-Bas 142 experts de la police des Pays-Bas, d'Australie et de Malaisie.

Guerre commerciale
Au moment où les combats redoublent d'intensité et où l'armée ukrainienne tente de « libérer » les villes tenues par les insurgés, les tensions internationales autour de la crise ukrainienne prennent une allure de guerre commerciale. Après les Occidentaux, Kiev a mis au point des sanctions qui pourront viser 172 particuliers et 65 entreprises, essentiellement russes. Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a cité comme possible sanction l'interdiction du transit des ressources naturelles, alors que près de moitié du gaz russe consommé en Europe transite par le territoire ukrainien.
La Russie frappée de sanctions sans précédent a riposté en décrétant un embargo d'un an sur des produits alimentaires, notamment européens et américains. Alors que Bruxelles prépare une réunion la semaine prochaine, la Pologne a appelé les Européens à faire preuve de solidarité face à l'embargo russe. L'Australie, visée par l'embargo russe, a annoncé hier un prochain renforcement de ses sanctions contre Moscou.

Kiev et les Occidentaux ont dit craindre hier une intervention russe sous prétexte d'une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine. Au cours d'une réunion d'urgence à l'Onu sur l'Ukraine, le représentant ukrainien Olexandre Pavlitchenko a cité dans ce sens l'augmentation de la présence militaire russe à la frontière, passée, selon l'Otan, de 12 000 à 20 000 hommes en trois semaines,...
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