L’armée prise pour cible à Tripoli aussi...

Les événements qui se déroulent à Ersal (Békaa) ont eu des répercussions sur la situation à Tripoli (Nord). Dans la nuit de samedi à dimanche, des soldats de l'armée ont été pris pour cible dans cette ville par des hommes armés masqués. Les échanges de coups de feu, qui ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la ville, se sont prolongés pendant près de six heures de temps. Des armes légères et moyennes ont été utilisées au cours des combats.
Un officier et un soldat de l'armée ont été blessés lorsque leur patrouille a été visée par une charge explosive alors qu'elle se déplaçait de son siège dans le quartier dit de « projet Hariri », jusqu'à la colline al-Omari. Suite à cette agression, l'armée a bouclé de nombreux secteurs de la ville, notamment les entrées de Bab el-Tebbané. Un civil, Jawad Mezher, a également été blessé durant ces combats et son état demeurait critique hier.
La situation restait tendue en journée dans la capitale du Nord. Le lien direct entre les heurts de Tripoli et les événements de Ersal a été confirmé par le tweet d'un homme qui se fait appeler « Seif Allah al-Chiyah » sur le réseau social Twitter, et qui dit être « le chef des Brigades des sunnites libres dans la Békaa islamique ». Dans son tweet, l'homme « rend hommage aux sunnites libres de Tripoli qui n'ont pas hésité à secourir leurs frères à Ersal, alors même que ceux-ci combattent l'armée croisée qui tue leur peuple ».
À l'opposé de cette réaction, des voix modérées se sont fait entendre dans la capitale du Nord. Le mufti de Tripoli et du Nord, Malek Chaar, a appelé « tout le monde à se rassembler autour de l'armée et des Forces de sécurité intérieure, étant donné que nous passons par des circonstances très délicates ». Au site Nowlebanon, le mufti Chaar a estimé que « l'armée mène une bataille sur tous les fronts contre le terrorisme, en vue de préserver la sécurité et la stabilité du Liban, il est donc impensable de prendre une autre position que celle-là ».