Comme chaque dimanche, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a consacré une partie de son homélie à la présidentielle libanaise, se demandant pourquoi les députés ne se rendent pas au Parlement pour élire un président au lieu d'attendre qu'il soit, comme d'habitude, désigné par l'extérieur.
À partir du siège patriarcal d'été, à Dimane, le cardinal Raï a dénoncé une nouvelle fois le fait de priver l'État libanais de sa tête. Selon lui, toutes les raisons invoquées pour justifier cette vacance ne sont pas convaincantes et il n'y a aucun motif valable pour priver les Libanais de ce droit et le Liban de ce symbole qui constitue une régulation de la vie politique du pays. Pour Raï, le président fort n'est pas celui qui s'impose responsable, mais celui que les gens choisissent... Le cardinal Raï a encore affirmé que le peuple libanais ne s'élève pas contre la classe politique qui le prive de son président, « mais il nous demande de réclamer son élection. C'est ce que nous faisons mais seul le silence nous répond. Aujourd'hui, nous demandons encore une fois aux députés, au nom du peuple libanais blessé dans sa dignité : jusqu'à quand continuerez-vous à oublier votre responsabilité constitutionnelle ? Jusqu'à quand continuerez-vous à ne pas remplir vos devoirs envers ceux qui vous ont élus ? Votre voix n'est-elle pas en principe au service de l'intérêt général et de la population ? »
Le patriarche maronite s'est adressé à la conscience des députés pour leur demander s'ils sont convaincus qu'il faut garder la vacance à la tête de la République et qu'elle est actuellement dans l'intérêt du pays dans cette période aussi délicate. Selon lui, l'État commence au palais présidentiel. Or maintenir ce palais vide est une atteinte à l'État et aux Libanais. C'est l'élection d'un président, a-t-il dit, qui relancera les institutions et permettra au Liban de retrouver sa place régionale et internationale.
Liban
Raï en appelle à la conscience des députés pour élire un président
OLJ / le 14 juillet 2014 à 00h00
commentaires (2)
EXACTEMENT... À CE QU'ILS N'ONT PAS !
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 17, le 14 juillet 2014