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Liban

Les familles des détenus continuent de paralyser certaines artères de Tripoli

Le mouvement de protestation des familles des détenus dans le cadre des combats qui ont endeuillé, des années durant, la ville de Tripoli s'est poursuivi hier et s'est élargi pour englober les deux quartiers de Jabal Mohsen et de Bab el-Tebbaneh, jadis ennemis, réunis autour d'une cause commune aujourd'hui.
Parallèlement aux familles des détenus sunnites qui ont continué de bloquer l'axe reliant Tripoli au Akkar, à Jabal Mohsen, les familles des détenus alaouites ont également stoppé la circulation menant au quartier alaouite, réclamant également la libération de leurs proches. Auparavant, les familles des détenus avaient effectué une marche dans la nuit de jeudi à vendredi en direction de l'avenue Mi'atayn, scandant des slogans en faveur de leur sortie de prison.
Face à l'agitation qui secoue la capitale du Nord depuis plusieurs jours et par crainte d'une escalade à laquelle les familles ont menacé de recourir si elles n'obtenaient pas gain de cause, les Forces de sécurité intérieure ont effectué un déploiement intensif dans différents points de la ville, soutenues par des véhicules militaires et des blindés. Elles ont également érigé des barrages pour vérifier les papiers d'identité, à la recherche de personnes faisant l'objet de mandats d'arrêt.
Commentant la situation à Tripoli, le député de la ville, Samir el-Jisr, a écarté le risque de voir le plan sécuritaire menacé « en dépit des tentatives de certains de violer la trêve ». M. Jisr a invité les responsables à chercher à comprendre les raisons qui poussent certains habitants à recourir à la rue. « Ils estiment qu'il y a des erreurs commises dans l'application du plan sécuritaire », a-t-il dit.
« Personne ne défend ceux qui ont menacé la sécurité et les bandits de grands chemins, mais plutôt les jeunes qui ont porté les armes en l'absence des forces sécuritaires qui n'ont pas pu assurer la sécurité des citoyens », a encore commenté le député.
Et de se demander, en faisant allusion au Hezbollah : « Qu'en est-il des démonstrations armées qui ont lieu dans la Békaa et qui n'ont été suivies d'aucun mandat d'arrêt ? »
À son tour, l'ancien député Misbah el-Ahdab a critiqué les failles que comporte le plan sécuritaire, affirmant que les responsables qui téléguidaient les rounds de violence à Tripoli sont toujours présents.
M. Ahdab a indiqué que ceux qui brandissent les drapeaux de Daech à Tripoli « sont liés aux services de renseignements et sont connus de tous ». L'ancien député a déploré par ailleurs le fait qu'il n'existe aucun plan de développement de la ville pour pallier les problèmes économiques.

Peine de mort requise contre Rifaat Eid
Dans le même cadre, le juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a requis la peine de mort contre le secrétaire général du Parti arabe démocrate, Rifaat Eid, et trois caïds de Jabal Mohsen pour meurtre, terrorisme et incitation aux combats entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh. En avril dernier, le magistrat avait émis un mandat d'arrêt par contumace à l'encontre du leader alaouite qui serait en fuite en Californie, selon le ministre de la Justice Achraf Rifi.
Cependant, selon plusieurs milieux bien informés, Rifaat Eid et son père, l'ancien député Ali Eid, seraient en Syrie. Des témoins libanais à Damas avaient indiqué en avril dernier qu'ils avaient vu Rifaat Eid dans un hôtel de la capitale syrienne.
Ali Eid est pour sa part recherché dans le cadre d'une enquête sur le double attentat qui avait fait 45 morts en août dernier contre deux mosquées sunnites de Tripoli.

Le mouvement de protestation des familles des détenus dans le cadre des combats qui ont endeuillé, des années durant, la ville de Tripoli s'est poursuivi hier et s'est élargi pour englober les deux quartiers de Jabal Mohsen et de Bab el-Tebbaneh, jadis ennemis, réunis autour d'une cause commune aujourd'hui.Parallèlement aux familles des détenus sunnites qui ont continué de...

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