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Mode - Haute couture

Clôture des défilés parisiens

Le chanteur travesti Conchita Wurst dans le casting de J.-P. Gaultier.

Contrairement aux collections prêt-à-porter, qui donnent lieu à des Fashion Weeks aux quatre coins du monde, la haute couture est exclusivement parisienne. Cette appellation désigne des vêtements réalisés sur mesure, dans des ateliers, à la main. Brodeurs, plisseurs, plumassiers y démontrent leur savoir-faire.
Les vêtements, qui nécessitent des dizaines voire des centaines d'heures de travail, atteignent plusieurs dizaines de milliers d'euros. On retrouvera certaines robes sur les tapis rouges à Hollywood, Cannes et autres hauts lieux du glamour. Quelques riches clientes, de Russie, du Moyen-Orient et d'Asie pour beaucoup, viendront faire leur repérage pendant les défilés.
À titre d'exemple, Julien Fournié, qui présentait le 8 juillet son onzième défilé, confiait vendre entre 25 et 30 robes par an à des clientes venant surtout d'Arabie saoudite et de Singapour. Ce sont des jeunes filles de 18 ans à peine, des trentenaires, mais aussi des femmes plus âgées. Elles désirent « quelque chose d'exclusif, rien que pour elles », expliquait le couturier de 39 ans.
Ces défilés haute couture, pour l'automne et l'hiver prochains, ont été marqués par le départ d'une personnalité très respectée dans la mode à Paris. Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture et du prêt-à-porter depuis 16 ans, a annoncé le 1er juillet qu'il quittait son poste. Il a notamment participé à renforcer l'appellation « haute couture » et son ouverture à des marques nouvelles.
Il sera remplacé par Ralph Toledano, président de la division mode du groupe espagnol Puig (Nina Ricci, Carolina Herrera, Paco Rabanne, Jean-Paul Gaultier, etc.).

Dior au musée Rodin
« I love my look ! » lâchait un mannequin en montrant à sa copine de podium la robe qui lui a été désignée au défilé Christian Dior. Celui-ci commençait peu après, dans un décor évoquant une version très moderne de la Galerie des Glaces du château de Versailles.
Le défilé pour cette collection automne-hiver était prévu à 14 h 30, mais les mannequins sont arrivés dès 09 h au musée Rodin où devait se dérouler le show haute couture de la célèbre maison. Les jeunes filles filiformes, qui semblent pour certaines tout juste sorties de l'adolescence dans leur jeans et basket, devront faire rêver aux quatre coins du monde, quelques heures après. Séance maquillage pour démarrer. Il y a 25 maquilleurs pour 62 mannequins, explique Peter Philips, directeur de l'image et de la création du maquillage Dior. « Il faut environ 30 minutes par fille », ajoute-t-il, en regardant de près le travail de son équipe.
Après le maquillage, la coiffure, répétition générale à 13 h, puis dernière cigarette ou dernier grignotage, avant d'enfiler les précieux vêtements, tout juste arrivés de l'atelier de la maison Dior et retouchés jusqu'au bout, sous la surveillance étroite de Raf Simons. Enfin, les mannequins pénètrent sur le podium circulaire. Raf Simons a modernisé la robe à panier du XVIIIe siècle, qui semble toute légère. Malgré des broderies qui ont dû nécessiter des heures et des heures de travail dans les ateliers, elle peut se porter, assez décontractée, les mains dans les poches. Raf Simons reprend également des manteaux masculins de l'Ancien Régime et les propose en pastel, avec des fleurs brodées. Ils se portent sur un sobre pantalon noir. « Ce qui m'a intéressé, c'est le processus qui fait naître une idée extrêmement moderne d'une base très historique », explique le créateur dans une note aux invités.
Sans transition, des combinaisons font penser à la tenue des cosmonautes, malgré leur taille bien ceinturée. Et il y a encore de fines broderies de fleurs. Comme un hommage à Christian Dior, Raf Simons reprend les grands cols du couturier pour sa veste « Bar » ou des robes-manteaux noires élégantissimes.

Chanel relooke le Petit Prince
Après Schiaparelli et Giambattista Valli, le très attendu défilé Chanel a eu lieu mardi, au Grand Palais. Pas d'effets de décor et de mise en scène, cette fois. C'est dans une atmosphère totalement minimaliste, d'une blancheur immaculée, pour donner toute leur présence aux créations de la saison, que Karl Lagerfeld a fait défiler ses mannequins dans des tenues rehaussées de broderies somptueuses où se déclinaient de nombreuses tuniques portées sur bermudas et collants avec de petites sandales nouées au moyen de rubans de soie. Les formes sont généreuses, les coupes arrondies, ovales et, une fois n'est pas coutume, le talon plat est de rigueur et l'allure page ou petit prince donne le ton de la nouvelle saison. La robe de mariée semble taillée dans le glaçage du gâteau, ponctuée de détails dorés. Le dos, spectaculaire puisqu'une mariée est essentiellement vue de dos, est entièrement rebordé au fil d'or.

Des vampires et Conchita Wurst chez Jean-Paul Gaultier
Du noir et du rouge sang : Jean-Paul Gaultier a fait défiler mercredi à Paris des filles à l'allure de vampire pour sa collection couture de l'hiver prochain et, parmi elles, le travesti barbu, Conchita Wurst, dans une grande robe noire en tulle. Les invités attendent généralement la fin du défilé pour applaudir. Pas chez Gaultier. Plusieurs modèles ont été salués, et en particulier une robe cape de mousseline totalement transparente, avec des bandes de cristaux Swarovski rouge sang, pour cacher les parties les plus intimes.

Valentino préraphaélite
Les designers de la maison, Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli, expliquent dans une note aux invités s'être inspirés de l'art préraphaélite, ce mouvement né au XIXe siècle en Grande-Bretagne. Chaque création fait référence à une œuvre, d'Alma-Tadema ou de Siemon Solomon par exemple. Il y a également des précisions sur le temps consacré dans les ateliers aux vêtements. 1 000 heures de travail de tressage de taffetas pour un tailleur, 700 heures de travail d'incrustations de cuir pour une jupe, etc. Il est bien question de haute couture. La sobriété l'emporte dans la plupart des silhouettes, qui font penser à des vestales. On imagine d'ailleurs certains mannequins se transformer en statues antiques. Moins épurée : il y a des robes et manteaux avec des tapisseries découpées et recomposées sur des jupes. Encore un autre style : un manteau est réalisé tout en plume de coq argentées.

Martin Margiela version grand siècle
Chantre du minimalisme, Maison Martin Margiela a créé la surprise avec une collection « revisitant la mémoire collective de la haute couture » dans un esprit grand siècle et très coloré, célébrant les broderies mais aussi les vêtements de récupération. Les modèles sont le résultat « d'un mélange entre vêtements anciens et exercice d'un atelier de couture », explique la griffe. Dans le plus pur style XVIIIe, une veste et un manteau de coton écru s'enrichissent de broderies végétales faites de perles, cristaux et fils de soie. Robes et tailleurs jouent avec des coupes asymétriques pour le moins audacieuses, en remontant très haut sur les hanches. Un manteau Paul Poiret des années 50 a été restauré et modernisé, tandis qu'au passage suivant un assemblage d'échantillons de broderies florales se transforme en bustier sur une base en organdi de soie et de taffetas. Des tissus anciens et des broches, également recyclés, ont été acquis aux enchères, à l'hôtel Drouot, à Paris.
Plusieurs robes du soir sont taillées dans d'anciens blousons bombers des années 50 chinés à New York et Londres, et rebrodés de perles et fils métalliques.

Les princesses d'Élie Saab
Des lustres opulents accrochés au fond du décor, d'imposantes colonnes sur les côtés : le créateur libanais Élie Saab a voulu recréer l'ambiance d'un palais pour son défilé. Ses mannequins sont prêtes pour le bal, tout comme les très apprêtées clientes du créateur, venues nombreuses du Liban, de Russie et d'Asie. Elles sont en quête de leur prochaine robe du soir, dont Élie Saab a fait sa spécialité.
Les robes sont longues, avec traîne pour certaines, finement ceinturées à la taille et brodées de paillettes et perles : plus ça brille, mieux c'est. Pour celles qui veulent davantage de sobriété, le créateur propose des robes plus légères, drapées, en mousseline de soie. Du bleu glacier au rouge carmin, en passant par le rose et le noir, la femme Élie Saab aura le choix.
Si elle opte pour une robe bustier ou décolletée dans le dos, elle pourra couvrir ses épaules d'une étole de fourrure de renard. Les clientes ont l'air emballé. Les robes séduiront très certainement également les célébrités, qu'Élie Saab habille en nombre pour les tapis rouges les plus glamour.

Contrairement aux collections prêt-à-porter, qui donnent lieu à des Fashion Weeks aux quatre coins du monde, la haute couture est exclusivement parisienne. Cette appellation désigne des vêtements réalisés sur mesure, dans des ateliers, à la main. Brodeurs, plisseurs, plumassiers y démontrent leur savoir-faire.Les vêtements, qui nécessitent des dizaines voire des centaines d'heures de...
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