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Coupe du Monde - Articles - Mondial-2014

Quart de finale de rêve France-Allemagne !

L'équipe de France a souffert et tremblé face au Nigeria, mais elle a été libérée par deux buts tardifs (2-0), obtenant son ticket pour les quarts de finale du Mondial au terme d'une rencontre irrespirable, hier à Brasilia. En quart, les Bleus affronteront vendredi les Allemands, tombeurs d'une Algérie héroïque (2-1 après prolongation). Le remake d'un des grands classiques de 82 et 86 entre la Mannschaft et les Bleus.

La France s’est libérée en toute fin de match face au Nigeria (2-0) et affrontera l’Allemagne, tombeur d’une Algérie héroïque (2-1 après prolongation). C’est le remake des grands classiques de 82 et 86 entre la Mannschaft et les Bleus. Evaristo Sa/AFP

Que ce fut dur pour les Bleus, sortis de l'enfer grâce à un coup de tête salvateur du milieu Paul Pogba (79e) et un but contre son camp de Joseph Yobo (90e+1), qui peuvent ainsi poursuivre leur belle aventure brésilienne.
Après un premier tour rondement mené (2 victoires, 1 nul, 8 buts inscrits, 2 encaissés), une élimination aurait constitué une énorme désillusion pour les joueurs de Didier Deschamps. Mais ils peuvent remercier Pogba, jusqu'ici extrêmement décevant mais devenu l'espace d'une action le héros de tout un pays.
La France est dans le top 8 et cette place n'est absolument pas usurpée au vu de son parcours depuis l'exploit du barrage retour contre l'Ukraine (3-0, le 19 novembre au Stade de France). Knysna et le fiasco du Mondial 2010 sont bel et bien enterrés et elle peut maintenant se préparer tranquillement à son prochain défi de vendredi au Maracana de Rio de Janeiro.


On craignait pour cette jeune équipe un scénario similaire au France-Paraguay du Mondial 98 (1-0, a.p.), au même stade de l'épreuve, et on n'a pas été déçu. Considérés comme les favoris logiques après leur première phase euphorique, les Bleus n'imaginaient sans doute pas souffrir autant contre les Super Eagles.
Dépassés au milieu par le rythme et la puissance des champions d'Afrique, ils ont mis une bonne trentaine de minutes avant de sortir la tête de l'eau, mais sans jamais donner l'impression de maîtriser le cours des événements.

 


Était-ce la chaleur ? Celle-ci a semblé en tout cas moins suffocante que redoutée. Il faut peut-être mettre cette frilosité et ce déchet inhabituel plutôt sur le compte de l'appréhension ou de la tension, palpables dans les enchaînements et les transmissions.
Peu de joueurs français avaient connu auparavant le parfum enivrant mais aussi paralysant des matches couperets, qui plus est dans une Coupe du monde, et Deschamps a dû à maintes reprises bénir ses deux cerbères défensifs Raphaël Varane et Yohan Cabaye, de retour de suspension, qui ont sauvé la baraque, le milieu parisien étant même à deux doigts d'inscrire un but d'anthologie sur une frappe qui est allée mourir sur la barre en seconde période.

 

Giroud totalement transparent
Karim Benzema, qui marchait sur l'eau en début de tournoi (3 buts), est apparu trop timoré et peu à l'aise sur le côté gauche. Cet exil forcé, dû à la titularisation d'Olivier Giroud, a coupé les jambes du Madrilène, peu en verve, et le tandem formé avec le Gunner a été contre-productif.
Avec le remplacement de Giroud, totalement transparent, à l'heure de jeu par Antoine Griezmann, Benzema s'est senti plus libéré mais cela ne l'a pas empêché de manquer la balle de match et son face-à-face avec le mur Vincent Enyeama, qui a été à la hauteur de sa réputation (70e).
On a également eu peine à reconnaître l'infatigable Blaise Matuidi, qui a semblé quelque peu asphyxié.
Hors sujet, la France a même été sauvée par deux arrêts en catastrophe de Hugo Lloris sur des tentatives lointaines d'Emenike (44e) et Odemwingie (64e).


Mais finalement la délivrance est venue de la tête de Pogba. Longtemps, le milieu de la Juventus a été à l'image de son tournoi, multipliant les mauvais choix et surtout les passes ratées, même s'il a failli ouvrir le score sur une magnifique reprise de volée, sortie magistralement par un Enyeama en état de grâce (22e).
Finalement c'est Deschamps qui a eu encore raison en faisant le pari de le relancer et en lui maintenant sa confiance.
Cette qualification a été arrachée dans la douleur, mais le sélectionneur a encore vu juste. L'ancien capitaine des champions du monde 1998 et d'Europe 2000, brillamment reconverti dans une fonction de technicien, connaît par cœur la recette de la « gagne ». Si la France est de retour au premier plan, c'est à lui qu'elle le doit en premier.

 

Allemagne-Algérie

Quelle ironie de l'histoire ! C'est d'un geste portant le nom d'un Algérien, Madjer, que l'Allemagne s'est projetée vers les quarts du Mondial-2014 face à une Algérie (2-1 a.p.) qui l'a longtemps fait douter, lundi à Porto Alegre.
La talonnade un peu heureuse réussie par Schürrle au début de la prolongation (92e) a mis la Nationalmannschaft sur les rails des quarts, confirmés par un but d'Özil en fin de match (120e) avant la réduction du score dans la foulée signée Djabou (120e+1).
L'Allemagne a gagné son billet pour le nouvel épisode d'un grand classique de la Coupe du monde, contre la France, vendredi en quart de finale dans l'écrin mythique du Maracana de Rio de Janeiro.


Cette fois, pas de victoire algérienne comme lors des deux précédentes confrontations, pas de revanche des Fennecs après le "match de la honte" du Mondial-1982, ce RFA-Autriche (1-0) qui les avait éliminés au bout d'une mascarade de football.
"Si l'Allemagne gagne, il faudra les féliciter, mais il faudra sortir de ce tournoi la tête haute", avait prévenu Vahid Halilhodzic. Le sélectionneur des Verts avait vu juste: son adversaire l'a emporté et ses hommes s'en vont la tête haute, après avoir poussé l'Allemagne dans ses retranchements et la prolongation.

 

Match de gardiens
Avant la prolifique prolongation, on s'orientait vers un match de gardiens, sans doute les meilleurs sur le terrain et garants de l'étonnante stérilité au tableau d'affichage au vu de l'écart présumé entre les deux nations: une équipe européenne au moins demi-finaliste des trois dernières Coupes du monde et une sélection africaine qui atteignait les 8e de finale pour la première fois.
Vigilant, Neuer a dû sortir plusieurs fois de sa surface et dégager, du pied ou de la tête, avec à-propos (9e, 28e, 71e, 89e).
Son homologue Mbolhi a dû lui aussi sortir, mais des arrêts de classe, sur un centre-tir d'Özil (24e), une double tentative de Kroos et Götze (41e), une grosse frappe de Lahm (54e) et des têtes de Müller (80e) et Schweinsteiger (90e).


Les Allemands avaient plutôt le ballon, mais d'approximations techniques en inspiration déficiente, ils n'en faisaient pas grand-chose. Et comme contre le Ghana (2-2), leur jeu manquait singulièrement de vitesse et d'idées, et ne s'est affolé qu'à partir des dernières minutes du temps réglementaire.
Peu en vue pendant le premier tour, Özil était le seul à colorer un peu la demi-teinte de son équipe en première période.
Götze est resté introuvable, au point d'être remplacé à la pause par Schürrle, lequel a apporté de la fraîcheur; et son dynamisme a été récompensé d'un but.
Tandis qu'Özil disparaissait à son tour. Avant de reparaître pour mettre les siens à l'abri. Paradoxe allemand.

 

A Alger, sur les visages, la déception.  AFP PHOTO / FAROUK BATICHE

 

 

Regrets algériens
Il y eut peu d'accélérations allemandes, impliquant à chaque fois Müller, qui concluait la première d'une tête non cadrée (35e), puis débordait à droite pour servir Schweinsteiger à la tête sur Mbolhi (79e) et centrait pour le but de Schürrle (92e).
Les algériens, eux, sont bien mieux entrés dans le match, plus conquérants, avec plus d'envie, et leur allant approvisionnait le stade en frissons, notamment quand Slimani prenait la profondeur.
Le 4-2-3-1 échafaudé par Vahid Halilhodzic, avec cinq changements par rapport au onze qui avait arraché le nul qualificatif contre la Russie (1-1), contenait l'adversaire tout en proposant du jeu vers l'avant par l'utilisation des côtés, Soudani à gauche et Feghouli à droite.
De quoi bousculer les Allemands et se créer des occasions, mais pas de quoi garantir la précision. Et les regrets algériens s'aiguiseront au souvenir de toutes leurs occasions aussi nettes que gâchées: Feghouli rate son centre après un bon travail côté droit (15e); Ghoulam, déboulant en position excentrée, croise trop son tir (18e); cette frappe en pivot de Feghouli non cadrée (74e); cette reprise de Mostefa à ras du poteau (102e)...
"On est déçus en tout cas, on sentait qu'il y avait la place quand même, malgré le fait que c'est une grande équipe, a estimé Mbolhi. On rentre quand même dans l'histoire du football algérien, c'est quelque chose de très bon".
Sur Twitter, l'ancien attaquant anglais Gary Lineker a ressorti sa sentence légendaire en l'adaptant: "22 personnes tapent dans le ballon pendant 92 minutes et à la fin..." A la fin il y a encore deux buts, et c'est l'Allemagne qui gagne.

 

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