L’armée saisit des explosifs au Akkar ; les forces de l’ordre sur le qui-vive pour le ramadan

Suite aux aveux des détenus Ala' Kanaan et Mahmoud Khaled, tous deux arrêtés pour appartenance à des groupes terroristes, une force de l'armée a perquisitionné, samedi, les localités de Fnaydek, Kafroun et Aïn Banet au Akkar, ainsi que le complexe de Aziziyé qui abrite des réfugiés syriens, à la recherche de personnes recherchées par la justice et de matières explosives. Les deux détenus avaient en effet fait état, dans leurs aveux, de la présence d'une grotte dans le jurd de Fnaydek, où ils se rendaient pour fabriquer des engins explosifs dans le but de les utiliser dans des actions terroristes.
Une force de l'armée a immédiatement tenté de localiser cette grotte, où elle a trouvé des bombes prêtes à l'emploi, des armes, des appareils de communication ainsi que des manuels d'apprentissage sur la fabrication de ceintures explosives. Ala' Kanaan et Mahmoud Khaled, en effet, avaient fourni des ceintures explosives à de nombreux kamikazes, notamment ceux de l'hôtel Duroy, traqués mercredi dans la région de Raouché. Pour sa part, la LBCI a fait état hier soir de la présence d'un camp aux frontières turco-syriennes, où des kamikazes sont entraînés avant d'être envoyés au Liban.
Sur un autre plan, l'ambassade du Royaume-Uni a mis en garde une nouvelle fois ce week-end ses ressortissants au Liban contre le danger d'attaques terroristes, notamment dans les régions de Tripoli, des camps palestiniens, de la Békaa, de la banlieue sud, du Hermel, de Ersal, de Baalbeck ainsi qu'aux frontières, faisant valoir que « la situation pourrait se dégrader rapidement ». De nombreux responsables libanais politiques et sécuritaires ont affirmé de leur côté avoir été conseillés d'être prudents cette semaine.
Sur ce plan, des sources diplomatiques étrangères ont indiqué, rapporte l'agence al-Markaziya, que le mois de ramadan pourrait être le mois le plus sanglant. Les forces de sécurité ont ainsi mis en garde les propriétaires de restaurants et d'établissements hôteliers, étant donné que les jihadistes estiment que le sacrifice humain lors du jeûne et du mois saint est le plus récompensé religieusement. De nombreuses associations caritatives ont de ce fait annulé leurs repas et iftars prévus pour le ramadan, notamment dans la banlieue sud.
Enfin, et à en croire certaines sources citées par l'agence al-Markaziya, certaines puissances régionales pourraient volontairement causer une dégradation sécuritaire, étant conscientes par expérience de la corrélation entre les situations politique et sécuritaire à Beyrouth. En d'autres termes, seul le chaos sécuritaire pourrait obliger les acteurs locaux et étrangers à trouver des solutions aux crises politiques du pays.

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