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Liban

Siniora : Retirer le Hezb de Syrie pour empêcher le volcan syro-irakien d’embraser le Liban

Deux points se dégagent nettement du discours des pôles du 14 Mars au lendemain des attentats-suicides qui ont frappé le pays, qui se résument en un double appel : au Hezbollah de retirer ses troupes de Syrie afin d'immuniser la scène interne contre le terrorisme, et au 8 Mars de débloquer l'échéance présidentielle pour assainir et relancer la dynamique institutionnelle.
Le chef du bloc du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, a ainsi estimé hier, dans le cadre d'une conférence de presse à Saïda, que « c'est en empêchant le volcan en éruption en Syrie et en Irak de s'étendre au Liban qu'il faut faire face aux opérations terroristes, ainsi qu'en faisant preuve de plus d'attachement à l'unité interne et à la paix civile interlibanaise ». Aussi a-t-il ouvertement appelé le Hezbollah à cesser de s'ingérer dans les affaires syriennes et à retirer ses troupes du territoire syrien « et de n'importe quel autre lieu où elles se trouvent », dénonçant « une atteinte flagrante a la Constitution et au pacte national ».
« Face à ce volcan, la priorité doit plus que jamais aller à l'élection le plus rapidement possible d'un nouveau président de la République qui préserverait le Liban et les Libanais des retombées négatives des tourments régionaux », a noté M. Siniora, rendant hommage aux efforts déployés par les forces sécuritaires au cours des derniers jours dans leur lutte contre le terrorisme, soulignant leur rôle dans la défense de la sécurité et la nécessité qu'elles puissent bénéficier de la confiance leur permettant de remplir leur mission.

« Tous les Libanais en veulent »
« Un acte a été commis, continue même de l'être, pour entraîner le Liban vers des domaines qui le desservent et qui portent atteinte aux intérêts des Libanais, happés dans des situations dont ils pourraient bien se passer, en l'occurrence l'implication du Hezbollah en Syrie et sa participation aux combats aux côtés du régime syrien contre les citoyens syriens. Cela va à l'encontre des principes du Liban, de la charte de la Ligue arabe et des accords interlibanais, notamment de la distanciation adoptée par le cabinet précédent. Comment nous distancions-nous en permettant en même temps à des membres éminents du cabinet précédent et de l'actuel à continuer de s'ingérer dans les affaires syriennes ? » a poursuivi Fouad Siniora.
L'ancien Premier ministre a également rappelé que l'intervention du Hezbollah en Syrie est en violation de la déclaration de Baabda et des résolutions du dialogue national. « Un tel climat a des retombées sur la confiance et, partant, sur la situation économique, sociale et financière du pays. C'est pourquoi tout le monde au Liban doit savoir qu'il ne faut pas ouvrir le pays au volcan en éruption dans la région », a-t-il noté. « La vacance présidentielle n'est pas normale. Elle doit constituer une préoccupation essentielle pour chaque Libanais afin d'arriver à un accord le plus rapidement possible sur un nouveau président. Certains veulent un président fort. En fait, tous les Libanais en veulent, mais ils ne sont pas d'accord sur l'interprétation à donner à cette formule », a indiqué l'ancien Premier ministre.
« Or le fort est celui qui a des dons de leadership et de clairvoyance, issus de l'accord de Taëf et du rôle du Liban dans son environnement arabe et dans le monde. Le président fort est celui qui rassemble et parraine tous les Libanais et qui crée plus de solidarité et d'entente entre eux. Il prévoit les problèmes et tente de contribuer à s'en éloigner. Ce n'est pas celui qui est acquis à un camp contre l'autre. Selon la Constitution, il est le symbole de l'unité du pays. C'est dans ce sens que nous voulons un président fort, contrairement au concept selon lequel il faudrait que le président soit rigide et source de problèmes. Nous avons, au Liban, de longues expériences passées avec des présidents qui ont exercé leur pouvoir de la sorte et qui ont fait énormément souffrir le Liban », a-t-il ajouté.

« Nul n'est plus grand que son pays »
Même son de cloche pour le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, qui a mis l'accent sur le fait que « la vague de terrorisme dont nous sommes témoins et qui frappe notre région, commençant à s'infiltrer chez nous, n'est que le résultat de l'ingérence du Hezbollah en Syrie puis en Irak ».
« La première vague d'attentats-suicides avait frappé le pays après l'entrée du Hezb dans la guerre syrienne. La dernière vague survient quelques jours après qu'il eut été révélé que les forces du Hezbollah sont sur le point de s'ingérer dans les combats en Irak », a indiqué M. Hariri au cours d'un dîner à Kantari en l'honneur de l'archevêque maronite d'Australie et de Nouvelle-Zélande, Antoine Torbey.
« La mobilisation importante des forces de l'ordre d'une part et la solidarité des Libanais face au terrorisme de l'autre sont à même de faire face au terrorisme transfrontalier dans un pays dont la vertu principale est la modération et dont le destin est d'être "plus qu'un pays, un message" », comme disait saint Jean-Paul II. Quant au courant du Futur, il est à l'image du pays, un courant de modération. « Nul n'est plus grand que son pays », disait Rafic Hariri. « Le courant du Futur doit soit être à l'image de Rafic Hariri, soit ne pas être, comme l'a dit Saad Hariri lors du souvenir du 14 février », a souligné Ahmad Hariri.

Deux points se dégagent nettement du discours des pôles du 14 Mars au lendemain des attentats-suicides qui ont frappé le pays, qui se résument en un double appel : au Hezbollah de retirer ses troupes de Syrie afin d'immuniser la scène interne contre le terrorisme, et au 8 Mars de débloquer l'échéance présidentielle pour assainir et relancer la dynamique institutionnelle.Le...

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