Malgré la pychose ambiante, le Festival de Beiteddine a frappé un grand coup avec la retransmission, en direct, de la première de ses spectacles avec le concert de Magida el-Roumi. Un grand coup et un pied de nez à tous ceux qui veulent détruire ce petit pays orphelin d'hommes responsables capables de le protéger. Orphelin et seul dans cette tempête que ses dirigeants n'ont pas su ou voulu prévoir et endiguer, occupés qu'ils sont à défendre leurs privilèges.
Comme tout citoyen lambda, Magida el-Rouma n'a pas fait de grands discours. Elle s'est juste exprimée au nom de chaque Libanais qui ne comprend plus, écœuré, fatigué, mais qui reste quand même digne. Elle s'est adressée à un président qui n'est pas là – une chaise vide et un drapeau libanais – pour partager sa souffrance avec tous ceux qui, dans chacun des pays de la région, subissent dans leur chair et dans leur vie la veulerie des grands. Pour ses compatriotes, comme pour tous les martyrs où qu'ils tombent sur cette terre arabe, elle a chanté deux heures à pleins poumons, reprise souvent par un public fidèle, venu nombreux pour marquer son ras-le-bol jusqu'à la dernière chaise dans cette grande cour du palais de Beiteddine.
Avant-hier, c'était le coup d'envoi du Festival de Beiteddine. Hier, celui de Jounieh qui, sept minutes durant, a illuminé le ciel et nos cœurs d'un feu d'artifice géant et beau à couper le souffle. Bientôt ce sera Byblos, puis Baalbeck, oui Baalbeck à Baalbeck avec le courage que cela implique.
Cela s'appelle de la résilience. De l'entêtement de ne pas se laisser avoir pour ne pas se laisser mourir. Un refus total d'abdiquer. D'abandonner. De renoncer.
Nous le répétons, certes. Nous le ferons jusqu'à n'en plus pouvoir.
Et, en cela, nous sommes tous Magida el-Roumi.
Culture - Humeur
Nous sommes tous Magida el-Roumi
OLJ / Par Maria CHAKHTOURA, le 28 juin 2014 à 00h00
Et celle qui, yîîîh ; même en 09 ; soit moins de 8 mois après la mini guerre civile déclenchée par la milice du chef hassine qu’elle admire dans Beyrouth et à la Montagne, déclare "Je te remercie d’avoir rendu la victoire plus proche que jamais (sic) ! La force que tu as entre les mains nous permet d’être un grand pays, un exemple pour d’autres pays." ; resic ! "Victoire?" qui la rend bien entendu si fière, mais qui a coûté aux Libanais 1 500 morts et l’équivalent de la bagatelle de 50 % de leur PIB de 06 ! Alors qu’elle n’a couté aux Israéliens que 170 morts et 3 % de leur PIB….
13 h 13, le 28 juin 2014