Les présidents turc Abdullah Gül et iranien Hassan Rohani se sont engagés hier à coopérer pour mettre un terme aux conflits qui agitent le Moyen-Orient afin de ramener la « stabilité » dans la région.
« Nous souhaitons tous les deux faire cesser les souffrances dans la région (...) nous sommes déterminés à y parvenir. Les efforts conjoints de la Turquie et de l'Iran peuvent apporter une contribution importante à cet effort », a déclaré M. Gül lors d'une conférence de presse concluant un entretien avec son homologue iranien.
« L'Iran et la Turquie, les deux plus importants pays de la région, sont déterminés à combattre l'extrémisme et le terrorisme », a renchéri M. Rohani. « L'instabilité qui existe dans la région ne sert personne, ni dans la région ni dans le monde. Nos deux pays ont accepté de travailler ensemble et de faire de leur mieux », a ajouté le chef de l'État iranien. Évoquant plus précisément la situation en Syrie et en Égypte, M. Rohani a jugé « important que ces deux pays puissent bénéficier de la stabilité et de la sécurité, que le vote de leurs peuples soit respecté et qu'il soit mis un terme à la guerre, aux effusions de sang et aux tueries entre frères ».
Ankara et Téhéran s'opposent depuis plus de trois ans sur le conflit syrien. La réélection de Bachar el-Assad a montré l'étendue de leur désaccord. Quand M. Rohani, fidèle soutien du régime damascène, s'est félicité de sa victoire, Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, a qualifié hier matin les résultats du vote de « nuls et non avenus ».
Armes nucléaires et conventionnelles
Sur un autre plan, M. Gül a une nouvelle fois apporté son soutien aux négociations sur le programme nucléaire que l'Iran négocie depuis le début de l'année avec les grandes puissances des « 5+1 ». « Nous ne souhaitons pas qu'un pays de la région se dote de l'arme nucléaire », a-t-il souligné. « Notre région devrait être débarrassée non seulement des armes nucléaires mais aussi des armes conventionnelles », a souhaité son invité.
Après sa rencontre avec M. Gül, M. Rohani s'est entretenu dans l'après-midi avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, notamment des relations bilatérales. Lors d'une visite en Iran en janvier, M. Erdogan avait annoncé l'intention des deux pays de porter en 2015 à 30 milliards de dollars le volume de leurs échanges commerciaux, contre 13,5 milliards de dollars en 2013. Largement dépendante de l'Iran et de la Russie pour ses ressources énergétiques, la Turquie envisage d'augmenter ses importations de pétrole et de gaz iraniens, à la faveur d'un accord sur le programme nucléaire iranien. Le séjour de M. Rohani est la première visite d'État en Turquie d'un président iranien depuis 1996. Ses prédécesseurs, Mohammad Khatami (1997-2005) et Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), s'y étaient rendus pour de simples visites de travail.
Pour mémoire
L'Iran face aux mêmes obstacles, 25 ans après Khomeyni
commentaires (3)
OU : CONVERGENT EN PAROLES DES DEUX SOURCES (?)... SANS LA TROISIÈME...
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 54, le 11 juin 2014