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Les Syriens se préparent à voter dans les zones tenues par le régime - Tribune

Syrie : Des élections sous les barils d’explosifs

Les élections organisées par Assad le 3 juin ont deux objectifs. Le premier est d'imposer sa solution militaire en tant qu'unique solution politique à la question syrienne et de couper définitivement la route à la solution politique adoptée par la communauté internationale à Genève et dont l'application équivaut à écarter Assad du pouvoir. Le second objectif est d'accorder une légitimité populaire à son régime qui a perdu sa légitimité constitutionnelle et nationale tant à l'intérieur de la Syrie qu'à l'international et qui s'est transformé en bande tuant son propre peuple.


Une fois ce point éclairé, on comprend qu'il ne s'agit nullement d'élections. Comment pourrait-on parler d'élections alors que le régime contrôle seulement 40 % du territoire, que la guerre civile a déjà fait plus de 200 000 morts dont 20 % de femmes et d'enfants.


Il est impensable que le monde demeure les bras croisés à l'égard d'un meurtrier qui demande la légitimité auprès d'un peuple dont il a détruit 65 % des villages, communes et villes sans oublier les millions de citoyens et citoyennes déplacés, tués, torturés, disparus ou poursuivis. Il est impensable d'accepter d'être gouverné par un meurtrier qui tue son peuple en usant de toutes sortes d'armes, y compris celles internationalement prohibées, tels les gaz toxiques et les armes chimiques. Il est impensable que le monde permette à Assad d'abroger la solution politique de Genève et d'imposer sa solution militaire à un peuple qui désire recouvrer sa liberté et construire un État démocratique. Il est impensable que la communauté internationale s'abstienne de fournir l'aide à l'opposition qui leur permettrait de se défendre, de faire échouer la solution militaire d'Assad et de rétablir la balance des forces sur le terrain.


Le peuple boycottera les élections malgré les pressions; malgré les raids de maisons par les soldats du régime au cours desquels les habitants sont forcés de descendre dans la rue pour célébrer la « réélection de Monsieur le Président ». Malgré les arrestations de citoyens en pleine rue qui sont menés par la force des armes vers les lieux de rassemblement où les célébrations ont lieu. Malgré les haut-parleurs qui diffusent la propagande et les coups de feu de jour comme de nuit. Malgré les menaces d'arrestations s'ils ne participent pas aux « manifestations spontanées » qui expriment leur soutien à Assad, etc.
Le peuple ne participera pas à des élections qui accordent à son tueur sept ans supplémentaires durant lesquels il continuerait à détruire sa patrie. Il n'arrêtera pas sa lutte pour la liberté, pour un futur régime démocratique, pour l'égalité et la restauration de sa dignité bafouée durant un demi-siècle. Le peuple ne choisira pas le despotisme sectaire ou religieux pour remplacer le despotisme politique actuel. Le peuple optera plutôt pour un régime qui soit digne de ses sacrifices, un régime qui sera formé sous l'égide des forces démocratiques.


C'est pourquoi nous nous activons à rassembler les forces démocratiques pour renverser ce régime meurtrier. L'Union des démocrates syriens a été créée en 2013 pour unifier la parole des démocrates et travailler de concert afin de mettre un terme à la période sombre que la Syrie traverse.
Dans un premier temps, l'objectif de cette union est de fédérer davantage sur le projet démocratique syrien et de tracer l'avenir de la Syrie de demain. Or les démocrates restent divisés et affaiblis par le régime et par leurs propres disputes. Il faut qu'on redonne du courage à ces forces qui sont à l'origine de cette révolution pacifique.
La Syrie que nous voulons doit être démocratique, laïque, intègre. Elle est à portée de main si les Syriens s'unissent. C'est la première bataille en Syrie pour la liberté depuis 3 000 ans. Nous nous devons de la réussir.

 

Les élections organisées par Assad le 3 juin ont deux objectifs. Le premier est d'imposer sa solution militaire en tant qu'unique solution politique à la question syrienne et de couper définitivement la route à la solution politique adoptée par la communauté internationale à Genève et dont l'application équivaut à écarter Assad du pouvoir. Le second objectif est d'accorder une...