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Moyen Orient et Monde - Syrie

La présidentielle syrienne, entre « pseudo-consultation » et « comédie noire »

L'Iran pourrait envoyer des observateurs pour superviser l'élection ; Moscou opposera son veto au renvoi de la Syrie devant la CPI.

Pour riposter aux nouvelles attaques au chlore du régime sur Kfar Zeïta, village de la province de Hama, les rebelles s’arment comme ils peuvent. Reuters / Stringer

À quelques semaines de l'élection présidentielle syrienne, le président français François Hollande a qualifié hier le scrutin prévu le 3 juin de « pseudo-consultation ».


« Comment organiser des élections en Syrie quand il y a plus de 10 millions de déplacés, 40 % de la population qui est hors du contrôle du régime, au moins », a déclaré le président aux côtés du chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, qu'il a reçu au palais de l'Élysée à Paris. « Dès lors, a-t-il ajouté, il ne peut pas y avoir le moindre intérêt donné à cette pseudo-consultation qui ne produira aucun résultat si ce n'est celui qui est déjà annoncé, prévu, c'est-à-dire la poursuite du pouvoir de Bachar el-Assad. »
« Bachar el-Assad veut rester président sur les cadavres des Syriens, c'est une comédie noire », a renchéri Jarba, président de la Coalition nationale syrienne, demandant à la France d'être au « cœur du mouvement » pour lui dire « non ».


De son côté, l'Iran, principal allié du régime syrien, a annoncé hier qu'il pourrait envoyer des observateurs pour superviser l'élection présidentielle.


Quant au célèbre poète d'origine syrienne Adonis, critiqué pour son attitude jugée complaisante à l'égard du président Bachar el-Assad, il a estimé pour sa part que la question du changement de régime en Syrie était « secondaire » et que l'essentiel était « de changer la société ». Il a appelé à une « séparation complète entre le religieux et le politique », faute de quoi « il n'y aura pas de solution radicale ni en Syrie ni ailleurs dans la région ».


Pendant ce temps, la Russie opposera son veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU visant à déférer la Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, avec d'éventuelles inculpations pour crime de guerre et crime contre l'humanité, a prévenu hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.

 

Encore du chlore...
Sur le terrain, la guerre d'usure, qui est entrée dans sa quatrième année, a fait de nouveaux morts. Au moins dix personnes ont été tuées hier par des roquettes tirées depuis des hélicoptères du régime sur la ville d'Aazaz, dans le nord de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les hélicoptères ont ouvert le feu sur le petit village dans la province d'Alep, près de la frontière turque, précise l'Observatoire. Ce raid intervient au lendemain de tirs de roquettes sol-sol sur la ville de Marea, qui ont fait 13 morts dont 10 enfants, a indiqué l'OSDH.


Par ailleurs, l'agence officielle SANA a annoncé qu'un photographe de l'armée syrienne, Hassan Omrane, avait été tué lundi « par des tirs de terroristes », alors qu'il accompagnait des troupes dans la province de Deraa, dans le sud du pays.


Des opposants syriens ont quant à eux accusé hier les forces fidèles au régime d'avoir de nouveau largué une bombe au chlore sur Kfar Zeïta, un village tenu par la rébellion dans la province centrale de Hama, et tué un adolescent de 14 ans. Il s'agirait, selon les insurgés, de la sixième attaque au chlore en deux mois dans cette localité située à quelque 200 km au nord de Damas.
Le gouvernement nie avoir recours au chlore ou à d'autres armes chimiques et rejette la responsabilité de ces attaques sur la rébellion. Depuis le fameux accord négocié par les États-Unis et la Russie sur le démantèlement de ses armes chimiques, le pays a remis plus de 92 % de son stock chimique mais n'a pas déclaré le chlore comme faisant partie de cet arsenal. L'OIAC envisage d'envoyer une mission d'enquête pour vérifier les allégations d'attaques au chlore. La France dit de son côté examiner des éléments selon lesquels le gouvernement syrien aurait utilisé des armes chimiques, dont du chlore, à 14 reprises ces derniers mois. Si cela venait à se confirmer, François Hollande a estimé hier que « tous les moyens de droit » pour « faire condamner le régime syrien » et appliquer « des sanctions » devraient être utilisés.

 

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commentaires (2)

MINE MAALIIB GHAWAR IL TOCHÉ ! 7AMMAM IL DAMA... QUOI ? DAMA OU HANA ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 25, le 21 mai 2014

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Commentaires (2)

  • MINE MAALIIB GHAWAR IL TOCHÉ ! 7AMMAM IL DAMA... QUOI ? DAMA OU HANA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 25, le 21 mai 2014

  • Oui, Bachar le chimique président éternel (lil'abad) "sur les cadavres des Syriens". Il le mérite, il est indispensable. Il a le soutien indéfectible et la protection au Conseil de sécurité du tsar de Russie Poutine, donc il peut commettre tous les crimes contre l'humanité possibles et imaginables qu'il désire. Et en cela, personne n'a à voir quoi que ce soit.

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 21 mai 2014

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