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Liban

Toujours sur la brèche

L'Orient-Le Jour est un des rares quotidiens francophones dans le monde qui paraît sans discontinuer depuis 90 ans, alors que, par exemple, l'ensemble de la presse française et belge qui était publiée avant la guerre a disparu ou cessé de paraître durant les hostilités.
Il fut un temps, en 1989, où le journal passa par une période extrêmement difficile, à cause des événements qui avaient ensanglanté le pays. Nous vendions à peine deux cents exemplaires par jour. À l'époque, la livre libanaise baissait sans cesse face au dollar et nous étions au bord de la faillite. Pierre Eddé, qui était président du conseil d'administration, étant malade, avait dû cesser son activité. Ghassan Tuéni, qui avait pris sa succession, devait aussi s'occuper du journal an-Nahar qui connaissait les mêmes difficultés et dut se retirer également. C'est alors que le conseil d'administration m'a demandé de prendre en charge le journal. J'ai eu la chance d'arriver au moment où l'accord de Taëf fut conclu, permettant au pays de se redresser et au journal de reprendre une activité normale.
À l'occasion de notre 90e anniversaire, nous avons tous une pensée pour les journalistes qui ont été tués durant ces événements, et en particulier Édouard Saab, en accomplissant leur devoir.
Notre journal, fidèle à sa tradition, s'est toujours impliqué dans la défense de la liberté, de la justice, de la démocratie, de l'environnement, et des droits des femmes et des minorités.
L'Orient-Le Jour est totalement indépendant. Il ne reçoit aucun argent politique et n'émarge à aucun budget, ni local ni étranger. Ses ressources proviennent uniquement de la vente des journaux, des abonnements et de la publicité.
Les profits réalisés durant les années précédentes ont été investis dans le développement et l'installation du journal à Hazmieh et servent de réserve pour les années difficiles.
Nous n'avons jamais distribué de dividendes aux actionnaires, ni même de jetons de présence aux administrateurs.
Aujourd'hui, comme toute la presse écrite locale, régionale et internationale, nous subissons la concurrence des nouveaux médias.
Alors qu'en France, par exemple, Le Figaro et Le Monde ont été pris en charge par des milliardaires tels que Dassault, Pigasse et Bergé, et qu'aux États-Unis, le Washington Post a été bradé à Bezos, le patron d'Amazon, et que Rupert Murdoch, propriétaire du Time de Londres et du Wall Street Journal, connaît de grandes difficultés, nous avons nous aussi subi des pertes en 2012 et surtout en 2013.
Mais, en symbiose avec l'équipe rédactionnelle qui fait un excellent travail, nous étudions les moyens de réorganiser le journal pour faire face à la nouvelle situation.
Il est temps de prendre des mesures au plan international pour que les jeunes apprennent de nouveau à lire et ne se limitent pas aux moyens d'information audiovisuels.
Sans les livres et la presse écrite, il ne peut y avoir de culture dans le monde.

 

L'Orient-Le Jour est un des rares quotidiens francophones dans le monde qui paraît sans discontinuer depuis 90 ans, alors que, par exemple, l'ensemble de la presse française et belge qui était publiée avant la guerre a disparu ou cessé de paraître durant les hostilités.Il fut un temps, en 1989, où le journal passa par une période extrêmement difficile, à cause des événements qui...

commentaires (6)

Monsieur Michel Eddé et Cher Président, Votre témoignage concernant " L'Orient-Le Jour " que vous présidez m'a beaucoup touché. Je ne saurais vous dire ma fierté de compter au nombre de vos très fidèles abonnés. Soyez assuré de ma reconnaissance envers ce quotidien d'excellence que j'ai tant plaisir à lire et qui me permet chaque jour de partager un peu de la vie de ce beau Liban qui restera à jamais la patrie de mes ancêtres et celle de mes cousins bien-aimés. Très fidèlement, Antoine Hakim-Ged

Ged Antoine

05 h 45, le 18 mai 2014

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Commentaires (6)

  • Monsieur Michel Eddé et Cher Président, Votre témoignage concernant " L'Orient-Le Jour " que vous présidez m'a beaucoup touché. Je ne saurais vous dire ma fierté de compter au nombre de vos très fidèles abonnés. Soyez assuré de ma reconnaissance envers ce quotidien d'excellence que j'ai tant plaisir à lire et qui me permet chaque jour de partager un peu de la vie de ce beau Liban qui restera à jamais la patrie de mes ancêtres et celle de mes cousins bien-aimés. Très fidèlement, Antoine Hakim-Ged

    Ged Antoine

    05 h 45, le 18 mai 2014

  • Bravo et felicitations! Bravo aussi a l'equipe excellente de L'Orient-Le Jour! Je vous souhaite une bonne continuation et un excellent avenir...

    Michele Aoun

    12 h 19, le 17 mai 2014

  • Monsieur Eddé. Merci pour votre lutte. Merci pour tout ce que vous faîtes pour le Liban. Merci pour tout ce que vous faîtes pour la communauté maronite, au Liban et dans la diaspora à travers "votre" Fondation maronite dans le monde. Souhaits de longue vie à vous et à toute l'équipe de L'Orient-Le Jour.

    Halim Abou Chacra

    11 h 48, le 17 mai 2014

  • "Mais, en symbiose avec l'équipe rédactionnelle qui fait un excellent travail, nous étudions les moyens de réorganiser le journal pour faire face à la nouvelle situation." ! Espérons pour le mieux ; mais, surtout, pas touche aux "salariés" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 37, le 17 mai 2014

  • Bravo et meilleurs voeux pour l'avenir.

    Tabet Karim

    09 h 11, le 17 mai 2014

  • felicitation tout a fait d'accord avec vous Sans les livres et la presse écrite, il ne peut y avoir de culture dans le monde.

    Nicolas Bassili

    06 h 52, le 17 mai 2014

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