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Moyen Orient et Monde - Nucléaire iranien

Nucléaire iranien : Des discussions « très difficiles » à Vienne

Catherine Ashton et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif à Vienne. Dieter Nagl/AFP

La discussion serrée entre l'Iran et les grandes puissances sur les limites du programme nucléaire iranien est entrée hier à Vienne, de l'aveu même des négociateurs, dans sa phase la plus délicate.


Après des mois de dialogue et quelques premiers succès, la République islamique et les « 5+1 » (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) entament la rédaction d'un accord final. « Nous allons commencer à rassembler ce que pourraient être les contours d'un accord », a confirmé Michael Mann, le porte-parole de la ministre européenne des Affaires étrangères Catherine Ashton, après une première session plénière. Mme Ashton, qui négocie au nom des « 5+1 », et Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, ont conduit personnellement cette réunion.


L'objectif, après dix ans de tensions dangereuses, est que l'Iran rassure durablement le reste du monde sur le caractère exclusivement pacifique de son programme atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent son économie. Les parties admettent que les écueils sont nombreux, et le succès rien moins qu'assuré. Michael Mann a souligné hier que les discussions jusqu'à demain seront « très difficiles et compliquées ». Son jugement faisait écho à celui formulé la veille par M. Zarif à son arrivée à Vienne. Une haute responsable américaine, parlant devant quelques journalistes, a même jugé que l'optimisme de quelques médias était « complètement hors de proportion » avec la réalité des discussions.

 

Accord en vue sur le réacteur d'Arak
Néanmoins, trois premières sessions dans la capitale autrichienne ont déjà permis d'aplanir plusieurs différends, comme celui portant sur le réacteur à eau lourde d'Arak. Cet équipement, situé à 240 km au sud-ouest de Téhéran, pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium susceptible de servir à la fabrication d'une bombe atomique. L'Iran affirme que le réacteur ne sert qu'à la recherche, notamment médicale. Mais face au scepticisme des grandes puissances, le pays a proposé de modifier la conception du réacteur en vue de limiter le plutonium qui sera produit. Selon la délégation russe, Arak et « la transparence » – c'est-à-dire la capacité internationale à inspecter en détail des activités nucléaires iraniennes – sont « mûrs » pour faire l'objet d'un accord dès demain.


Les grandes puissances sont également préoccupées par les travaux de Téhéran sur les missiles balistiques, qui pourraient être capables d'emporter des charges nucléaires. Les négociateurs prévoient trois autres sessions de négociation, après celle de cette semaine, d'ici à la date butoir du 20 juillet. Les discussions pourraient toutefois être prolongées d'un commun accord.
Les experts techniques de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) constatent pour l'heure, mois après mois, que Téhéran respecte à la lettre ses engagements pris à l'automne dernier, lors d'une conférence à Genève qui avait mis fin à une décennie de face-à-face et permis de lancer les discussions actuelles.

La discussion serrée entre l'Iran et les grandes puissances sur les limites du programme nucléaire iranien est entrée hier à Vienne, de l'aveu même des négociateurs, dans sa phase la plus délicate.
Après des mois de dialogue et quelques premiers succès, la République islamique et les « 5+1 » (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) entament la...

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