Vue de l’archipel artificiel de Pearl à Qatar.
Des changements radicaux sont survenus récemment dans la situation des Libanais dans les pays du Golfe, suite à l'inconscience de certains hommes politiques libanais qui n'ont fait que suivre, sans vision aucune pour le salut de leur pays, le mouvement engagé par les puissances internationales depuis quelques années pour diviser les communautés musulmanes sunnite et chiite au Moyen-Orient. Et les Libanais, toutes confessions confondues, en font les frais.
Émile, qui est venu passer les vacances de Pâques en famille au Liban, raconte sur ce plan : « Je vis dans la belle zone de Pearl à Doha, d'où je vais tous les jours travailler dans la compagnie pétrolière où je suis employé. Tout nous est assuré, l'ambiance générale dans le pays est moderne et très agréable, mais depuis deux ans, j'ai des problèmes pour obtenir des visas d'entrée pour ma femme et mes enfants vivant au Liban, le délai d'attente s'étendant parfois à trois mois. Avant, les Libanais pouvaient se procurer les visas directement à l'aéroport, mais malheureusement, ce n'est plus le cas. Et ce qui est encore plus grave pour le Liban, c'est qu'il y a actuellement au Qatar des milliers de postes à pourvoir dans tous les domaines. Les compagnies attendent longtemps les permis d'entrée pour les jeunes Libanais qui ne sont délivrés qu'au compte-gouttes. » Le cas du Qatar n'est bien sûr pas unique, le même phénomène s'appliquant aux Émirats arabes unis, – où les Libanais avaient participé à la fondation d'Abou Dhabi et sont très actifs à Dubaï – ainsi qu'à l'Arabie saoudite.
Que s'est-t-il passé au Liban ?
Depuis deux ans, les ressortissants des pays arabes du Golfe sont interdits par leurs propres pays de se rendre au Liban, pour les mêmes raisons politiques évoquées précédemment. Beaucoup venaient passer du bon temps et bénéficier du climat et de l'hospitalité à Beyrouth et dans la montagne libanaise, et certains investissaient de fortes sommes dans l'immobilier. En l'absence de touristes occidentaux et asiatiques remontant a plus de trois décennies, ils représentaient la moitié des visiteurs au Liban, avec les Libanais résidant à l'étranger qui eux-mêmes, durant l'été 2013, se sont faits rares. C'est dire l'impact que cela représente sur l'économie touristique et hôtelière du pays, de nombreux restaurants par exemple ayant dû fermer leurs portes pour cause de faillite.
Un fait divers en Arabie saoudite
Terminons avec une histoire vraie qui s'est passée il y a quelques mois à Riyad. Roula, de passage au Liban avec ses enfants, nous confie : « En Arabie saoudite, il est interdit à un homme de sortir en public avec une femme qui est autre que son épouse, sa mère ou sa fille. Et la police est là pour contrôler à tout moment l'identité des individus. Un groupe d'adolescents libanais s'est donné rendez-vous dans un centre commercial. Les filles les avaient précédés dans une voiture à part. Les garçons, à leur arrivée au parking, ont été interpellés par la police spéciale. Croyant qu'ils préméditaient une action prohibée, les policiers ont entraîné les garçons directement en prison, leur ont rasé partiellement le crâne et les ont séquestrés avec d'autres prisonniers en leur faisant porter les robes des détenus. Il a fallu l'intervention rapide d'un des parents, qui avaient perdu toute trace de leurs enfants, auprès d'un haut responsable saoudien, pour les retrouver en l'espace de quelques heures et les faire libérer. »
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