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Moyen Orient et Monde

« Nous avions aidé ces gens, nous leur avions donné du pain, et c’est comme ça qu’ils nous remercient ! »

À 700 km de la frontière avec la Syrie, les habitants d'Ankara s'étaient jusque-là contentés d'observer les effets de la guerre chez leur voisin sur les écrans de télévision. Mais depuis quelques jours, les tensions qu'elle provoque se sont invitées dans la capitale. De violents incidents y ont opposé des réfugiés syriens à des habitants d'Hacilar, un faubourg modeste de la métropole turque. Mercredi, un immeuble hébergeant des Syriens a même été incendié, provoquant plusieurs blessés. Et dans les rues du quartier, les Turcs n'hésitent plus à exprimer leur ras-le-bol. « Nous ne voulons pas ces Syriens. Ils n'ont fait que créer la pagaille depuis qu'ils sont arrivés », résume Hicaziye Demircan, une femme de 42 ans, le bras recouvert d'ecchymoses.
Depuis le début de l'année, quelque 2 500 Syriens se sont installés à Hacilar. Ils vivent de la mendicité et de petits boulots, suscitant de plus en plus d'animosité dans la population locale. « Ces gens ne travaillent pas. Tout ce qu'ils veulent, c'est de l'aide et, quand ils en reçoivent de la part d'organisations non gouvernementales, ils la revendent à bas prix », affirme un résident du quartier qui refuse de donner son nom, car il est fonctionnaire et craint d'être inquiété par les autorités. Selon son récit des faits, ce sont les Syriens qui ont mis le feu aux poudres en « insultant » puis en attaquant avec des bâtons une dizaine de jeunes gens et de femmes du quartier, dont ses deux fils. D'autres bagarres ont éclaté ensuite dans les rues de Hacilar, désormais sous stricte surveillance policière.
Les réfugiés soupçonnés d'être à l'origine des troubles ont été expulsés vers un camp près de la frontière. Et les autres Syriens se font désormais plus discrets. Mais la tension persiste. « Nous avions aidé ces gens, nous leur avions donné de la farine, du pain, et c'est comme ça qu'ils nous remercient ! » s'emporte un autre habitant. Plus mesuré, son voisin veut croire que « les différences seront réglées avec le temps ». Pas sûr, car les incidents entre réfugiés et locaux semblent se multiplier ces derniers temps en Turquie. Les autorités turques insistent, elles, sur le caractère isolé de ces incidents. Mais de nombreux commentateurs commencent à s'en inquiéter.

 

À 700 km de la frontière avec la Syrie, les habitants d'Ankara s'étaient jusque-là contentés d'observer les effets de la guerre chez leur voisin sur les écrans de télévision. Mais depuis quelques jours, les tensions qu'elle provoque se sont invitées dans la capitale. De violents incidents y ont opposé des réfugiés syriens à des habitants d'Hacilar, un faubourg modeste de la...
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