Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

En attendant que se précisent les développements régionaux...

« L'entente de Homs » constitue un tournant dans les développements de la guerre en Syrie qui mérite qu'on s'y arrête. Même la presse étrangère, notamment le Time de Londres, y voit le début d'une nouvelle étape qui renforce la position du président syrien Bachar el-Assad, à la veille de l'élection présidentielle prévue le 3 juin. Les images des files de combattants qui quittent les quartiers de la vieille ville dans des bus, avec leurs armes individuelles à portée de main, alors que les forces du régime se préparent à prendre la relève et à investir les lieux marquent les esprits et montrent que quelque chose de différent est en train de se passer. Certes, la guerre continue de faire rage dans de nombreuses régions et localités, mais la pacification de Homs est un événement en soi. Non seulement parce qu'il s'agit de la troisième plus grande ville du pays, mais aussi pour deux autres considérations majeures : d'abord, Homs a été le point de départ de ce qu'on a appelé « la révolution syrienne », et c'est elle que les rebelles avaient choisie comme lieu emblématique de leur action. Ensuite, elle est au cœur de la région centrale du pays qui est désormais contrôlée par le régime. Elle complète en quelque sorte l'espace qui va de Tell Kalakh et son rif, jusqu'au Qalamoun en passant par Qousseir, jusqu'au rif de Damas. Il reste certes encore quelques poches dont la localité de Rastan, mais le gros de la région centrale, qui est la plus peuplée et qui arrive jusqu'à la zone côtière, est désormais entre les mains du régime syrien. Ce qui devrait permettre à ce dernier d'organiser l'élection présidentielle dans une conjoncture plus favorable et plus crédible. Les visiteurs qui reviennent de Damas rapportent d'ailleurs que l'atmosphère y est désormais plus détendue et l'on y parle de plus en plus de la présidentielle, alors que les candidats à cette élection commencent à faire campagne. Cela ne signifie nullement que l'Occident va reconnaître les résultats de cette élection et renoncer à appuyer l'opposition et ses revendications, mais il est certain que le pragmatisme est en train de progresser, et face à la menace takfiriste qui est en train de devenir une préoccupation sérieuse pour de nombreux pays européens, le maintien en place du régime est devenu acceptable à défaut d'être souhaitable. En même temps, la possibilité évoquée il y a quelque temps de rallumer le front de Qoneïtra, à la frontière du Golan occupé par Israël, après la création de « la brigade d'al-Harameïn al-Charifeïn » dirigée par le capitaine dissident Charif Saffouri et appuyée par Israël, n'est plus de mise. Ce front aurait pu causer de sérieux ennuis au régime avec l'hypothèse de créer une sorte de bande frontalière contrôlée directement ou non par Israël, à une trentaine de kilomètres de la capitale syrienne. Mais la Jordanie qui est aussi concernée par cette région a immédiatement exprimé son opposition à un tel plan qui aurait des répercussions sur sa stabilité interne.
Toujours dans le cadre des développements liés à la situation en Syrie, il faut relever la soudaine convocation des ministres arabes des Affaires étrangères à une réunion urgente à Riyad pour examiner « la crise syrienne ». Cette information est tombée au lendemain de l'annonce par les autorités saoudiennes du démantèlement d'un réseau d'el-Qaëda et de l'arrestation de ses principaux membres au sein du royaume. La nouvelle a été annoncée par le porte-parole du ministère saoudien de l'Intérieur, comme s'il s'agissait de l'éradication de la présence takfiriste au sein du royaume. Mais à peine cette annonce faite, un groupe appelé « l'unité zarkaouite » (en référence à Abou Moussaab Zarqaoui, leader d'el-Qaëda en Irak assassiné depuis) et inconnu jusqu'alors a publié un communiqué dans lequel il annonce son intention de tuer les chiites en Arabie. Ce qui montre qu'en dépit des affirmations officielles, la situation au royaume est fragile, et avec les changements au sein de l'appareil de commandement et dans la hiérarchie de la transmission du pouvoir, un climat d'incertitude règne. La priorité de la politique saoudienne est donc aujourd'hui de préserver la stabilité du royaume et d'en éloigner les menaces takfiristes, tout en essayant de juguler l'influence iranienne. C'est dans ce cadre que s'inscrit la nouvelle dynamique des relations irano-saoudiennes initiée par le nouvel ambassadeur saoudien à Téhéran. Mais, comme le dit un diplomate arabe en poste à Beyrouth, ces développements sont encore, à ce stade, une simple tendance, et ont besoin de temps pour se concrétiser. C'est pourquoi le diplomate arabe précité estime qu'il ne faut pas en déduire que l'entente irano-saoudienne a eu lieu et qu'elle aura pour premier résultat l'élection d'un nouveau président au Liban. Selon lui, entre les deux pays, les dossiers conflictuels sont nombreux et la présidence libanaise n'est pas prioritaire. Au contraire, selon ce diplomate, il serait étonnant, voire surréaliste de faciliter l'élection d'un président au Liban, alors que des développements importants sont en train de se produire dans la région. Il faudrait donc attendre les développements en Syrie (dont les contours commencent à se préciser), mais aussi en Irak et en Égypte, ainsi que les résultats du dialogue préliminaire entre Riyad et Téhéran avant de pouvoir choisir un président pour le Liban.

« L'entente de Homs » constitue un tournant dans les développements de la guerre en Syrie qui mérite qu'on s'y arrête. Même la presse étrangère, notamment le Time de Londres, y voit le début d'une nouvelle étape qui renforce la position du président syrien Bachar el-Assad, à la veille de l'élection présidentielle prévue le 3 juin. Les images des files de combattants qui quittent...

commentaires (3)

TUER LES CHIITES ! C.A.D. ÉGORGER DES CIVILS. STOPPEZ LES PRIMATES !

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 21, le 09 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • TUER LES CHIITES ! C.A.D. ÉGORGER DES CIVILS. STOPPEZ LES PRIMATES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 21, le 09 mai 2014

  • Ceux qui combattent aujourd'hui en Syrie et partout au M.O seront ceux qui feront la politique de demain , Ceux qui dorment encore sur leurs lauriers se croyant a l'abri d'une ombrelle occicon seront les relegues de l'histoire . Comme on eduque nos enfants en leur inculcant que seul le travail paye , on dira aux binsaouds de tous bords que le temps des rois fainéants est revolu .La difference entre les dirigeants qui vont au charbon les manches retroussees , je ne donnerai pas de noms pour pas attirer le hassad sur eux , et ceux qui attendent qu'on leur mache la noix est visible sur le terrain des conflits partout en Irak , en Syrie , en Afghanistan au Liban au Yemen , a Bahrein etc....D'un cote on detruit , de l'autre on reconstruit leurs faits de barbarie . Le Liban aura son president qui ne pourra etre issu que de cette philosophie du : seul le travail libere . Et Scarlett instruit .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 43, le 09 mai 2014

  • Il n y a rien de nouveau à l'horizon, avec ou sans élection le Bachar a l'ordre de tenir bon... Le reste c'est du folklore bien rodé par les marchands politiciens locaux et régionaux ... Tant que les intérêts personnels des uns et des autres ne sont pas lésés ...Statut quo... La division de la Syrie est en marche... La preuve à Homs... En attendant la division du Liban ... Le président du nouveau Liban à déjà obtenu 48 voix...

    CBG

    02 h 20, le 09 mai 2014

Retour en haut