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Moyen Orient et Monde

Enquête en France sur le patrimoine de Rifaat el-Assad

Rifaat (à gauche) et Hafez el-Assad lors d'une cérémonie militaire à Damas en 1984. L'oncle de Bachar el-Assad est la cible dune information judiciaire en France. Archives AFP

Le parquet financier en France a ouvert une information judiciaire sur le patrimoine français de Rifaat al-Assad, un oncle en exil du président syrien visé par une plainte d'associations anti-corruption, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Ancien pilier du régime, Rifaat al-Assad est en rupture de ban avec Damas depuis 1984, mais les associations Sherpa et Transparency International France (TIF) le soupçonnent d'avoir amassé par la corruption "un patrimoine extraordinaire" en France, où il a vécu. Elles avaient déposé une première plainte qui avait déclenché une enquête préliminaire du parquet de Paris le 30 septembre dernier, puis une plainte avec constitution de partie civile début février pour obtenir la désignation de juges d'instruction.

Le parquet national financier s'est ensuite saisi de l'affaire et a ouvert une information judiciaire en avril visant des faits de blanchiment, corruption et abus de biens sociaux, a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du quotidien Libération.

 

"C'est la seule enquête pénale à l'égard d'un membre du clan Assad aujourd'hui, pour des présomptions très sérieuses de financement illicite de son patrimoine", a réagi le président de Sherpa, William Bourdon. "Comme dans les autres enquêtes de +biens mal acquis+, l'ancienneté des acquisitions ne fait pas obstacle à la caractérisation des délits", a-t-il ajouté à l'AFP, alors que les biens auraient été acquis dans les années 80.

 

Plusieurs dizaines d'appartements à Paris

Dans leur plainte sur les biens de Rifaat al-Assad, Sherpa et TIF visent un hôtel particulier et "plusieurs dizaines d'appartements" à Paris ainsi qu'un domaine de 45 hectares dans la banlieue parisienne.

 

La famille de Rifaat al-Assad a déjà affirmé que son patrimoine français n'avait pas été acquis avec des fonds venant de Syrie, en évoquant des soutiens à son opposition au régime syrien. "Nous sommes sereins", a déclaré à l'AFP l'avocat de Rifaat al-Assad, Me Marcel Ceccaldi. "Depuis 30 ans, s'il y avait eu le moindre doute sur ce patrimoine, ne pensez-vous pas que les autorités, de droite et de gauche, s'en seraient inquiétées ?"

 

Sherpa et TIF sont à l'origine de plusieurs procédures dites de "biens mal acquis" en France par des chefs d'État africains et leur entourage. Dans l'une d'entre elles, le fils du président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, a été mis en examen en mars pour blanchiment et les juges ont saisi en 2012 un hôtel particulier de six étages, dans un quartier huppé de Paris, d'une valeur de 100 à 150 millions d'euros.

 

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