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Enquête préliminaire sur le patrimoine français d'un oncle de Bachar al-Assad

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur le patrimoine français de Rifaat al-Assad, un oncle du président syrien, a indiqué lundi à l'AFP une source judiciaire.

Cette enquête fait suite à une plainte déposée le 13 septembre par les associations anti-corruption Sherpa et Transparency International France (TIF), qui soupçonnent Rifaat al-Assad d'avoir amassé par la corruption un "patrimoine extraordinaire". Agé de 76 ans et ancien pilier du régime, Rifaat al-Assad est en rupture de ban avec Damas depuis 1984.

"C'est un premier pas mais trop timide et pas adapté. Comme dans d'autres dossiers de biens mal acquis par des chefs d'Etat africains, il est évident que seul un juge d'instruction a les pouvoirs adaptés face à des infractions complexes et de nature internationale", a réagi auprès de l'AFP le président de Sherpa, Me William Bourdon.

Un juge d'instruction "est à même d'opérer des mesures de saisie des biens avec beaucoup plus de célérité que les services de police. Or, en la matière, le temps peut être l'ennemi de la justice", a poursuivi l'avocat.

Frère cadet de Hafez al-Assad, le père du président actuel, Rifaat al-Assad s'était illustré à la tête des Brigades de défense dans la répression des Frères musulmans. Il est notamment accusé d'avoir en 1982 lancé ses troupes contre Hama (nord de la Syrie), tombée aux mains des islamistes sunnites. Cette répression avait fait entre 10.000 et 25.000 morts, selon les estimations. Une accusation qu'il avait assimilée en 2011 à "une légende".

En 1983, celui qui était considéré comme un successeur potentiel de Hafez al-Assad avait tenté un coup d'Etat, ce qui lui avait valu d'être placé en résidence surveillée, puis poussé à un exil partagé entre Londres et Paris.

Mais ce statut de paria et le fait qu'il ne soit pas parmi les Syriens concernés par le gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager, ordonnés par l'Union européenne, ne l'exonèrent pas de tout soupçon de corruption aux yeux de TIF et Sherpa.

Ces associations relèvent notamment que Rifaat al-Assad "n'a aucune activité professionnelle répertoriée". Or sa fortune "se calcule en milliards d'euros", affirment-elles dans leur plainte.

TIF et Sherpa évoquent parmi ses propriétés françaises un hôtel particulier et "plusieurs dizaines d'appartements" dans le XVIe arrondissement de Paris, ainsi qu'un domaine de 45 hectares dans le Val-d'Oise.

Les deux associations sont à l'origine de plusieurs procédures sur les "biens mal acquis" visant des chefs d'Etat étrangers actuels ou passés, comme Omar Bongo (décédé en 2009), Teodoro Obiang Nguema, Denis Sassou Nguesso, Zine el Abidine Ben Ali ou encore Hosni Moubarak.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur le patrimoine français de Rifaat al-Assad, un oncle du président syrien, a indiqué lundi à l'AFP une source judiciaire.Cette enquête fait suite à une plainte déposée le 13 septembre par les associations anti-corruption Sherpa et Transparency International France (TIF), qui soupçonnent Rifaat al-Assad d'avoir amassé par la...