Le régime syrien a affirmé samedi vouloir organiser une élection présidentielle "libre et transparente" le 3 juin, face aux accusations de l'opposition en exil et de l'Occident qui qualifient ce scrutin de "parodie de la démocratie".
Le président Bachar el-Assad, dont la famille est au pouvoir en Syrie depuis plus de 40 ans, n'a pas encore présenté sa candidature dans le cadre de cette élection qui sera organisée en plein conflit et dans les zones contrôlées par le régime.
"La présidence syrienne (...) garde la même distance vis-à-vis de tous les candidats pour que les Syriens choisissent leur candidat et leur président de manière libre et transparente", a indiqué un communiqué.
La présidence a salué "l'atmosphère démocratique" du processus de dépôt des candidatures, au cours duquel deux Syriens se sont présentés, un député et un membre de l'opposition tolérée par le régime.
L'opposition a d'ores et déjà qualifié de "farce" ce scrutin qui doit aboutir sans surprise à la réélection de M. Assad, alors que la guerre qui ravage le pays depuis trois ans a fait plus de 150.000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et de déplacés.
La nouvelle Constitution approuvée en 2012 donne pour la première fois la possibilité à plusieurs candidats de se présenter à la présidentielle, mais le futur président doit avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années, ce qui exclut de facto les opposants en exil.
Jusqu'à présent, Bachar el-Assad --candidat unique comme son père Hafez précédemment-- avait été choisi par référendum.
Parallèlement, sur le terrain, les combats entre rebelles et soldats font toujours rage. Plus de 88 soldats et rebelles ont été tués en deux jours dans des combats dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les rebelles tentent de s'emparer de plusieurs collines dans cette région --berceau de la révolte contre le régime en mars 2011 qui s'est transformée en guerre civile-- afin de relier leur bastion de Deraa à la région voisine de Qouneitra, également dans le Sud.
"Ces combats ont tué (jeudi et vendredi) 43 soldats et 45 rebelles du Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda) et d'autres brigades", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Les combats violents se poursuivaient samedi dans le périmètre d'une colline stratégique, Tal al-Jabié, prise jeudi par les rebelles. Les forces gouvernementales menaient une contre-offensive pour la récupérer, pilonnant cette colline à l'artillerie lourde et par hélicoptères, le principal atout de l'armée face aux rebelles, faiblement équipés.
Les rebelles tentaient parallèlement de s'emparer d'une autre colline, Tal-Joumouu, à cinq km de Tal al-Jabié.
Dans la ville de Homs (centre), où plus d'un millier de combattants sont retranchés dans une poignée de quartiers rebelles, les combats continuaient de faire rage aux alentours de la Vieille ville, fief des insurgés depuis deux ans.
Et à Alep (nord), l'armée de l'air a encore largué des barils d'explosifs sur des secteurs rebelles, comme elle fait quotidiennement depuis des mois, au prix de centaines de morts selon l'OSDH, malgré les condamnations internationales.
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commentaires (5)
Bidon et complètement surréaliste, cette élection ! A leur image bääSSdiotCon....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 06, le 27 avril 2014